L'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou a, dans une déclaration rendue publique, appelé les hautes autorités de l'Etat à rouvrir en urgence les unités de production du complexe industriel de l'électroménager Eniem. Cette dernière qualifie l'arrêt de ce géant de crime économique contre toute une région. A noter que cette déclaration qui intervient après la rencontre du président de l'APW Youcef Aouchiche avec le directeur général de cette entreprise qui emploie en tout 1700 ouvriers, met l'accent sur le danger qui pèse sur cet outil de production et par extension la machine économique locale. L'entrevue a également été l'occasion pour les deux responsables de tirer la sonnette d'alarme quant au danger qui menace l'existence de ce fleuron industriel. Le document qui a sanctionné la rencontre, explique aussi, que le blocage des crédits d'exploitation et d'approvisionnement par la banque depuis le début de l'année, aggravé récemment par le blocage des autorisations d'importation des matières premières, a paralysé complètement la production et anticipé par voie de conséquence des départs en congé de plus d'un millier de travailleurs. Cet arrêt, ajoute le communiqué, s'apparente à un chômage technique qui ne dit pas son nom. Pour l'APW de Tizi Ouzou, cette situation peut provoquer à court terme la fermeture définitive de l'entreprise et le départ en chômage de quelque 1.735 travailleurs. Ce qui va se traduire par une situation de précarité de centaines de familles.A cet effet, l'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou dénonce, ce qu'elle qualifie de laxisme des pouvoirs publics, tout en considérant l'emploi des ouvriers comme une ligne rouge à ne jamais franchir. Aussi, par la voix de son président, l'APW lance un appel d'urgence à toutes les parties concernées, notamment la banque de domiciliation à débloquer la situation de l'entreprise qui dispose, par ailleurs, d'un riche carnet de commandes qui avoisine les 200 milliards de centimes. Pour rappel, l'usine qui fabrique du matériel électroménager a besoin d'importer des pièces et des kits CKD. Cet appareillage nécessite des autorisations qui tardent à venir. La contrainte majeure est, selon nos informations, le retard dans la délivrance des agréments nécessaires au dédouanement des marchandises qui restent depuis près de 8 mois au niveau du port. Enfin, il est à noter que l'Eniem est l'unique grand complexe industriel qui reste en activité dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Cette usine et malgré les difficultés rencontrées, reste encore l'un des pôles d'emploi dans la région. Le deuxième grand complexe de textile, Cotitex, a été anéanti après quelques années de souffrance. En son temps de gloire, cette usine située dans la ville de Draâ Ben Khedda employait quelque 5000 ouvriers qui se relayaient en trois équipes quotidiennement. Ses produits étaient exportés dans beaucoup de pays.