La cérémonie de clôture de l'aventure Maaen, ACT I, a pris fin dimanche dernier en se traduisant par un formidable concert. Un rendu sonore qu'ont exécuté les talentueux artistes musiciens Hacene Zemrani, Adnen Benaiouicha et Youcef Bouzidi et ce, suite à leur travail tout au long de cette résidence. Un résultat bluffant, car réalisé en un laps de temps record. Un travail qui augure d'un bel album pour peu que les musiciens puissent rentrer en studio et ajouter leur patte finale en réarrangement de leurs morceaux qui ont su séduire l'assistance qui s'est déplacée dans cet antre de création qu'est Dar Abdeltif. Cette soirée fut élégamment belle aussi, grâce au mapping vidéo (projection de jeu de lumières sur les murs) signé par le photographe Mehdi Hachid qui a plus d'une corde à son arc. D'ailleurs, ce dernier promet de nous étonner davantage avec sa création qu'il peaufine avec un autre jeune artiste de talent à savoir, Mernine Hadj Abderrahamane connu pour sa «Main du peuple». 28 artistes, 28 jours En somme, ils étaient plus de 28 artistes ainsi, d'ici et d'ailleurs, à travailler durant cette résidence, l'espace de 28 jours. Dans des conditions marquées par des hauts et des bas, tous ont tenu leur pari de se confronter à cette réalité du terrain pour donner le meilleur d'eux-mêmes. A noter que le résultat final de leur labeur sera visible au mois de décembre au niveau du Bastion 23. Parmi ces artistes, on peut citer également dans le registre musical le projet « EL Gana », effectué par l'artiste désormais, installé au Sénégal, Sadek Democratoz en collaboration avec ses acolytes Youssou Dia et Abdoulaye Anne. Le trio s'est lancé en immersion à explorer ensemble à Alger nos racines africaines, en partageant ainsi, cette expérience dans la villa Abdeltif où un premier jet a été dévoilé. Un extrait d'un fructueux travail en résidence qui en dit long sur la suite de cette belle coopération artistique. Rencontres interdisciplinaires Parmi les autres artistes, des plus résilients, d'entre tous, car travaillant dans la discrétion, mais sans doute les plus prolifiques, on nommera sans se tromper le duo et couple Ryma Rezaïguia et Lamine Sakri qui nous promettent de découvrir une très belle installation faite à base de superposition de morceaux de verre, mais pas que. Autres artistes qui vont certainement éblouir l'assistance, en décembre, par la grâce de leur jeu tout en souplesse et mouvements, est le duo Ines Anane et Abdel Djallil Faci. Si l'une est comédienne, metteur en scène et le second danseur chorégraphe, la rencontre peu probable au départ de ces deux artistes, se résoudra au final par mettre le feu, à coup sûr, sur les tréteaux du Bastion 23. C'est à un spectacle de danse des plus orignaux que nous promettent ces deux-là, une pièce chorégraphique à la fois musclée et sensuelle qui dit la force de l'amour dédié à son pays, sa patrie, entre attachement et déchirure, à l'Autre et à ses racines, africaines. Une danse d'une énergie à la fois folle et sauvage qui se lira comme un poème d'amour, loin d'être aseptisant mais qui témoignera d'une solide collaboration entre ces deux artistes, qui rappelle le mariage du feu et de la glace. La beauté du geste l'on ne peut omettre de citer d'autres noms d'artistes, notamment Karim Nazim Tidafi, la chanteuse Hayet Zerrouk qui s'est lancée dans la vidéo, la photographe Fatima Chafa, l'artiste visuelle Lola Khalfa, des artistes discrètes mais néanmoins des plus efficaces ou encore Samy Lamouti ...etc Tous reviendront avec des œuvres visuelles des plus étonnamment belles, émouvantes et captivantes, pour les uns et les autres.. Organisée en binômes/trinômes hétérogènes, la résidence Maaen a cela de particulier, en effet, cette façon de s'ouvrir sur les autres disciplines sans se cloisonner l'esprit dans un seul médium, partant de l'idée que créer, c'est être libre d'abord ! Rappelons enfin que Maaen n'aurait jamais pu voir le jour sans l'apport de Mouna Bennamani et Mahmoud Agrane, qui sont à l'initiative de cette extraordinaire aventure humaine collaborative avec le soutien et le concours logistique entre autres de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc).