Si l'état de ni guerre ni paix prévalant dans la région, porte préjudice au peuple saharoui, force est de constater que ce même préjudice a atteint toute la région maghrébine, avec le gel des instances de l'UMA... «La position de l'Algérie à l'égard du conflit au Sahara Occidental s'inspire de la légalité internationale. Cette position, juste et équitable, n'a jamais dévié des principes défendus par votre pays depuis son indépendance», a déclaré M.Mohamed Yeslam Beïssat, l'ambassadeur du Polisario. Pour ce dernier, le conflit oppose deux parties, le Maroc d'un côté, et le Polisario de l'autre. «L'obsession du Royaume chérifien d'impliquer l'Algérie dans cette crise relève de la fuite en avant». «Le Maroc voudrait détourner les regards de la communauté internationale des exactions commises par son armée dans le territoire occupé», défend-il. L'Algérie, qui a mené une guerre contre le colonialisme et qui a eu son indépendance à la suite d'un référendum d'autodétermination, ne pouvait qu'être solidaire avec le peuple sahraoui, et avec tous les peuples sous l'emprise du colonialisme, citons les cas de l'Equateur, du Kenya mais aussi de la crise au Proche-Orient. Dans le même chapitre, l'Algérie a toujours défendu qu'il ne peut y avoir de solution au conflit du Sahara Occidental sans l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination. Sa position qui s'aligne d'ailleurs sur la ligne tracée par la communauté internationale et le Polisario en premier lieu, comme le souligne M.Beïssat Yeslam, voit en ce conflit «un problème classique de décolonisation qui doit être résolu à travers un référendum d'autodétermination». «Les résolutions de l'ONU sont très claires sur cette question, donc s'il y a bien un pays qui entrave l'application des lois internationales, c'est bien le Maroc». En dépit de sa position claire, l'Algérie demeure néanmoins, la cible privilégiée d'une campagne menée dans les coulisses par le Royaume chérifien, et publiquement par la presse d'El Makhzen, accusant l'Algérie d'avoir des visées géostratégiques dans la région en évoquant même des visées sur les richesses naturelles qui engorgent les terres sahraouies. Afin de lever toute équivoque, le gouvernement algérien, par la voix de M. Chakib Khelil, le ministre de l'Energie et des Mines, a déclaré «qu'aucune société algérienne n'ira soumissionner au Sahara Occidental pour l'obtention de permis de prospection de pétrole». Par ailleurs, si l'état de ni guerre ni paix, qui prévalant dans la région, porte préjudice au peuple saharoui, force est de constater que ce même préjudice a atteint toute la région maghrébine, avec le gel des instances de l'UMA. Interrogé sur ce point, l'invité de notre rubrique A coeur ouvert, impute la responsabilité au Maroc. «Les pays du Maghreb ont tous exprimé leur attachement à cette entité qui fera de la région une force régionale. Qui a intérêt à l'affaiblir?» s'interroge notre interlocuteur. Le président de la République, pour rappel, a réitéré, le 16 février, «le souci permanent de l'Algérie d'oeuvrer à la préservation de l'Union du Maghreb arabe (UMA) en tant que «précieux acquis», dans des messages de voeux adressés aux dirigeants maghrébins à l'occasion du 17e anniversaire de la création de l'UMA.