Le taux de conformité de l'accord de la baisse de production Opep-non Opep de 1,2 million de b/j conclu le 8 décembre 2018 a atteint le taux de 159% en juillet 2019. Le marché reste malgré tout fragile. Pas question donc de baisser la garde. L'Opep et ses partenaires se réunissent demain à Abu Dhabi pour le passer au crible. Les 24 serreront-ils davantage leurs vannes ? Tout porte à le croire. Le nouveau ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdel Aziz ben Salmane, a déclaré, il y a 2 jours, être favorable à la poursuite de la politique de la baisse de la production, afin d'éponger la surabondance de l'or noir provoquée par une production américaine record… Le cap est donc fixé. La politique pétrolière du chef de file de l'Opep, qui assure le tiers de la production du cartel et consistera à contribuer à l'équilibrage du marché et au redressement des prix, restera donc inchangée, a laissé entendre le ministre saoudien depuis sa nomination par son père, le roi Salmane, «Les bases de notre politique pétrolière sont définies d'avance et elles ne vont pas changer», a déclaré le ministre à la télévision à capitaux saoudiens Al-Arabiya, en marge d'une conférence sur l'Energie à Abou Dhabi. Une «baisse de la production bénéficiera à tous les membres de l'Opep», a souligné le successeur de Khaled al-Falih, premier membre de la famille royale à assumer ce poste. L'accord qui lie les 15 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à ses 10 partenaires portant sur une réduction de leur offre de 1,2 million de barils par jour a atteint un taux de conformité de près de 159%, en juillet drernier. Ce qui représente près de 2 millions de barils par jour. Soit largement plus que ce que stipulait l'accord mis en oeuvre le 1er janvier 2019 et qui a été reconduit jusqu'à la fin du mois de mars 2020 lors de la réunion de l'Opep qui s'est tenue le 2 juillet dernier à Vienne en Autriche. Les 14 pays membres de l'Opep et leurs 10 alliés avaient parlé d'une même voix. Leur accord a été prolongé jusqu'en mars 2020. Les «24» continueront de réduire leur offre de 1,2 million de barils par jour durant neuf mois. Tous les membres de l'accord qui lie l'Opep et ses alliés non membres, connus sous le nom d'Opep +, avaient convenu à l'unanimité de prolonger les réductions de production existantes de 1,2 million de barils par jour pendant neuf mois avait affirmé, le 1er juillet 2019, le ministre russe de l'Energie. « Tout le monde soutenait la proposition générale… Le Comité de suivi ministériel conjoint, qui supervise le respect de l'accord, a spécifiquement recommandé cette option de coopération accrue », avait déclaré Alexander Novak. De toutes les façons, les 24 avaient prévenu qu'ils serreraient davantage leurs vannes si le marché ne venait pas à s'équilibrer, pour permettre aux cours de rebondir à un niveau satisfaisant qui ne nuirait pas à leurs économies. Les Saoudiens avaient déjà averti qu'ils ne resteront pas les bras croisés devant l'augmentation des stocks qui feraient plonger le baril sans coup férir. «Les producteurs sont prêts à reconduire l'accord ou à augmenter les réductions, si le marché ne réagit pas», avait renchérit de son côté le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis. Aux grands maux, les grands remèdes. L'alliance Opep-non Opep n'a pas d'autre alternative que d'afficher sa volonté à baisser de sa production pour redresser des cours de l'or noir qui peinent à rebondir durablement. A force de jouer au yoyo ils se sont tout juste hissés au-dessus des 60 dollars ces dernières soixante-douze heures. Hier vers 16h15, le baril de Brent s'échangeait à 63,53 dollars, engrangeant une hausse de 94 cents par rapport à la veille. C'est dans cette ambiance que le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, prendra part aux travaux de la 16e réunion du Comité ministériel conjoint de suivi Opep-non Opep qui se tiendra dans la capitale émiratie. L'or noir est certes dans le vert. Le niveau actuel du baril est cependant loin de répondre aux attentes des pays membres de l'alliance Opep-non Opep. L'Algérie le veut autour des 80 dollars. «Nous voulons un prix qui permet à Sonatrach d'augmenter ses ressources et de réaliser ses programmes de développement. Ce prix tourne autour de 70 - 80 dollars le baril», avait déclaré Mohamed Arkab, au mois de juin dernier. On est encore loin du compte.