Alors que la firme Orascom Telecom Algérie a exposé à grand renfort de campagne publicitaire ses offres de services et les privilèges alléchants promis aux premiers 50.000 «membres du club des fondateurs», l'opérateur public, Algérie Telecom, semble hésiter encore à dévoiler son plan de marketing et de commercialisation. Une source du ministère des Postes et des Télécommunications a indiqué que cet opérateur public entrera dans l'arène de la concurrence «très prochainement». Cependant, aucune précision n'est donnée par la source officielle sur ces délais, encore moins sur les modalités des services de téléphonie que devrait proposer Algérie Telecom. D'autres sources indiquent que ce retard, face au déploiement énergique des services Djezzy, trouve ses raisons dans le report de l'annonce même du nom du président directeur-général d'Algérie Telecom, prévue cette semaine. Ce même très virtuel P-DG de l'opérateur public devait désigner, dès son investiture, laquelle des quatre entreprises étrangères, soumissionnées dans le cadre de l'appel d'offres d'équipement en 500.000 lignes GSM lancé le 31 juillet dernier, devait être désignée pour décrocher ce contrat d'équipement. Il s'agit des opérateurs Ericsson, Motorola, Siemens et Alcatel. Cette dernière firme est fortement pressentie pour prendre le marché, bien que des réserves soient exprimées par certains observateurs, puisque, soutiennent-ils, ce n'est pas évident que ce soit le moins disant qui prenne le contrat. Le blocage semble donc être identifié à ce niveau : depuis l'ouverture des plis le 26 novembre, aucune réponse n'est venue lever le flou autour de cette opération, et les opérateurs soumissionnés attendent toujours dans l'expectative la plus inféconde. Un wait and see, commentent certains observateurs, qui altère sérieusement une décantation positive des enjeux et une visibilité optimale des repères d'un marché en pleine émergence. Quant à la «contre-attaque» que prépare Algérie Telecom pour parer aux divers services Djezzy, tels que l'activation de la boîte vocale, l'affichage du numéro appelant, le SMS, etc., l'opérateur public n'apporte point de surprise à même de contenir sinon de résister à l'attrait de la palette Djezzy. Les mêmes offres de services sont contenues dans le programme de l'opérateur public, assurent nos sources. La réunion annuelle, jeudi prochain, des directeurs de wilaya sous la houlette du ministre Maghlaoui apportera t-elle du nouveau pour une éventuelle «offensive» du secteur public? Pour rappel, l'activation des lignes de la filiale algérienne d'Orascom est prévue pour le 15 février prochain selon les déclarations de M.Amar Tou, président de l'Autorité de régulation de la poste et télécommunications (Arpt). Le cahier des charges impose à Orascom un planning qui lui fait obligation de couvrir 12 wilayas pour la première année, 20 chefs-lieux de wilaya pour la 2e et la totalité du parcours du territoire national plus les zones industrielles et les aéroports. Il est question aussi de la couverture de 16 chefs-lieux de wilaya outre la totalité du parcours des routes nationales, pour la 3e année. Le planning d'Orascom, prévoit, notamment pour la 4e année la couverture de 95% des agglomérations de plus de 2.000 habitants, ainsi que la couverture de tous les axes routiers.