Le MSP a décidé d'organiser un sit-in lundi après-midi à la place du 1er-Mai. «C'est la meilleure arme qu'on puisse offrir aux terroristes», a indiqué Boudjerra Soltani, président du MSP, en guise d'introduction à la conférence de presse qu'il a animée hier à Alger. Cette rencontre destinée à faire l'évaluation de la réunion marathon du madjliss echoura (conseil consultatif), pendant les trois derniers jours, est sortie de son cadre en raison de la polémique qui nourrit les médias. Le premier responsable s'est longuement exprimé sur la polémique tout en ponctuant son discours par les regrettables soupirs. Il aurait préféré parler de choses beaucoup plus intéressantes, parce que le parti a des propositions sérieuses à faire. Mais le discours autant que le jeu des questions-réponses se sont singularisés par la polémique. En effet, la polémique suscitée par les caricatures danoises constitue «une croisade contre l'Islam», relève-t-il, mais Dieu merci, «des hommes libres de toutes les religions monothéistes se sont élevés pour dénoncer cette atteinte au sacré». L'occasion est propice pour le MSP qui vient de créer une «commission de défense des libertés et de l'identité». Encore une commission, dira-t-on. Le MSP tente de convaincre l'audience en rappelant les menaces qui pèsent sur l'Iran qui a fait une déclaration sur Israël, sur Dieudonné qui a essayé de caricaturer l'Holocauste dans un show, ou Roger Garaudy qui a essayé de minimiser le chiffre des fours crématoires ou encore l'abbé Pierre qui a été voué à la descente aux enfers pour avoir tenté de défendre Garaudy, etc. «Ce n'est point un dialogue de civilisations » qu'on nous offre aujourd'hui, mais plutôt un «choc des civilisations», comme ils le préfèrent. «Quelle aurait été leur réponse si on avait caricaturé leur sacré à eux?» Pour le MSP, il n'y a aucun doute, «cette campagne coïncide avec la montée des mouvements islamiques partout dans le monde». Le lien est trouvé. Il s'agit d'une campagne parce que les caricatures ont été publiées au mois de septembre et la polémique n'a éclaté qu'après la victoire du Hamas en Palestine, tente-t-il d'expliquer.« Nous refusons d'opposer la violence à la démocratie anarchisante», dit-il. «Nous sommes au début d'un holocauste islamique», lance-t-il. Dans cette situation inédite, il préconise la loi du talion, parce que nous n'avons pas de choix. «Je ne suis peut-être pas disposé à mourir pour le MSP ou pour des sièges au Parlement mais je n'hésiterai pas à sacrifier ma vie pour le Prophète (Qsssl)», lance-t-il. Interrogé sur la chaîne de télévision qui a rediffusé les caricatures, Soltani a répondu: «Que celui qui aime les oignons n'a qu'à les cuire dans sa cuisine. On ne peut défendre ses propres convictions avec les deniers publics. Mais on a appris que les responsables ont été punis. C'est ce qu'ils méritaient». Le président du MSP s'est également exprimé sur d'autres sujets. Il tient toujours à l'Alliance présidentielle tout en donnant le droit à ses pairs de s'exprimer sur les dossiers d'actualité parce qu'ils ne figurent pas dans les clauses de l'alliance, même s'il se range sur la thèse de Belkhadem en matière de revendications salariales des travailleurs. Il ne veut pas faire de bilan parce que la balle est dans le camp du RND. «Nous avons notre mot à dire lors de la prochaine rencontre». Idem pour la date, c'est à Ouyahia de fixer la date. Le remaniement ministériel n'est pas non plus un événement ni le nombre de portefeuilles que pourrait glaner le MSP. «Le problème est dans le contenu des portefeuilles. Nous n'avons pas besoin de portefeuilles vides», conclut-il.