Le FFS met le cap sur son congrès extraordinaire, unique voie qui lui permettra de dépasser la crise inextricable qui le secoue depuis plusieurs mois. Les trois membres de l'Instance présidentielle(Cherifi Mohand Amokrane, Chioukh Sofiane et Meziani Brahim) ont acté, avant-hier, officiellement leur démission, en la remettant au président de la commission préparatoire du congrès national(Cpcn). Seul Ali Laskri refuse de démissionner de l'IP. Dans une lettre adressée récemment aux militants, le coordinateur du présidium conteste «les vraies/fausses démissions de l'IP». Il a dénoncé également ce qu'il appelle «un coup de force statutaire orchestré par les contre-révolutionnaires inféodés au pouvoir et embusqués dans le parti contre le plus vieux parti d'opposition». Ces derniers «n'ont jamais accepté le congrès extraordinaire du 20 avril 2018», assure-t-il. «Leur seul objectif est de gagner du temps pour terminer leurs mandats électifs et s'inscrire encore dans le processus de normalisation autoritaire, électoral, en opposition au processus démocratique revendiqué par le peuple algérien, depuis le 22 février 2019», a-t-il fait savoir. Il conteste le fait que «la direction nationale ne s'est pas réunie dans toute sa composante (instance présidentielle, comité d'éthique et secrétariat national), ainsi «la non-convocation du conseil national, étant le seul habilité à trancher quelle que soit la situation». Il estime que «la tenue d'un congrès extraordinaire dont la finalité n'est que de faire perdre du temps et neutraliser le parti en vue de la mise à mort du PAD et par ricochet, la révolution populaire et pacifique». Le premier secrétaire national, Hakim Belacel a fini par lâcher Ali Laskri. «Personne n'a le droit de s'autoproclamer comme le gardien du temple moral et le dépositaire de la ligne politique et réglementaire du parti pour sous-entendre à satiété, l'incompétence des uns et le danger de voir d'autres figures prétendre légitimement pouvoir gérer, elles aussi, les affaires du parti tel que stipulé justement par les statuts. Les militants ne sont pas dupes», peut-on lire sur sa déclaration. «L'instance présidentielle a échoué dans son rôle qui consiste à incarner cette présidence collégiale qui devait protéger la ligne politique du parti et à veiller à la cohésion de ses militants éparpillés en multiples clans et désemparés», a-t-il encore ajouté. Pour rappel, faute de consensus, le comité ad hoc a essayé, en vain, depuis plusieurs mois, de remettre sur les rails le conseil national, instance souveraine entre deux congrès, pour dépasser le blocage et les dissensions qui secouent toutes ses instances. Si la majorité des membres du conseil national, scindé en deux, voire en trois parties, souhaite réunifier, en urgence, le parti, en revanche elle ne fait pas confiance à l'instance présidentielle, minée par une crise sans précédent. Dans ce contexte, le présidium a souligné que «pour retrouver dans l'immédiat la stabilité et l'unité du parti, seule l'élection d'une nouvelle instance présidentielle permettra d'y parvenir, car la voie utilisant les structures actuelles pour organiser un conseil national puis un congrès national ordinaire est longue et ne réunit pas les conditions de sa réussite, en l'absence d'un large consensus». Enfin, peu de parlementaires ont accepté de démissionner. Le parti a dû procéder, en avril dernier, à la levée de la couverture politique aux parlementaire qui ont refusé de respecter la décision du retrait des deux chambres du Parlement.