L'initiative a pris naissance à Bouira, après une large concertation entre les représentants des différentes wilayas. Algérie Poste, née de la séparation opérée dans le cadre des réformes du secteur des postes et télécommunications, compte 26 000 postiers à travers le territoire national. Les syndicalistes des postes des wilayas de Bouira, Boumerdès, Béjaïa, Blida, Tizi Ouzou, Khenchela, Tissemsilt et M'sila ont exprimé, à travers une déclaration transmise à notre rédaction, leur décision de faire aboutir une revendication qui se résume à la création d'un comité de participation, la rénovation de l'accord portant sur le positionnement des postes de travail, l'application de l'article 7 portant adaptation du mouvement des chefs d'établissement et de conditionner la contribution d'Algérie Poste au fonds des oeuvres sociales avec une représentation des postiers à la gestion de ces oeuvres. L'initiative pour dissocier les deux sections syndicales a pris naissance à Bouira, après une large concertation entre les représentants des différentes wilayas citées, avec une invitation pour les autres wilayas pour rejoindre le groupe. Comme le mentionne la déclaration, les réformes opérées dans le secteur des postes et télécommunications, ont abouti à la création de deux directions, en l'occurrence, Algérie Télécom et Algérie Poste. Les statuts de ces deux entités ne sont pas les mêmes puisque Algérie Poste est un Epic alors qu'Algérie Télécom est une Spa. Les défis de chaque organisme diffèrent parce que, si pour les postes, l'exercice ressemble plus à une activité à utilité publique, chez Télécom, l'esprit commercial et concurrentiel domine avec la présence sur le terrain de deux prestataires privés pour la téléphonie mobile. Les deux frères du ministère des Télécommunications disposent chacun d'une direction générale, d'un logo, d'un immobilier, d'un parc auto... Pourquoi continue-t-on à préserver l'union au niveau de la représentation syndicale? Selon un responsable syndical au niveau de l'ex-PTT, la composante humaine et les délégués mandatés pour défendre les intérêts des travailleurs sont les mêmes qui ont toujours siégé depuis l'ère de l'unicité. Selon notre interlocuteur, il est temps que la poste ait sa propre représentation. Algérie Poste, dont les effectifs dépassent de loin ceux de l'autre organisme, ne peut plus continuer à vivre en marge des différentes actions entreprises pour défendre les intérêts de ses travailleurs. Notre revendication est légitime et même M.Sidi-Saïd, le patron de la centrale syndicale, reconnaît dans une déclaration au quotidien Le Soir paru le 13 février, la fermeture des portes aux vrais syndicalistes, fait qui a poussé beaucoup à aller vers des représentations autonomes. «Nous sommes des militants de l'Ugta qui voulons exposer nos doléances avec toutes leurs spécificités, des militants qui refusent d'être des assistés et qui ne permettront à aucun de parler en notre nom», nous confiera le syndicaliste de Bouira. Pour rappel, les oeuvres sociales de l'ex-PTT n'auraient pas fait l'objet d'une séparation à l'image des deux entreprises Télécom et Poste.