Au 1er anniversaire de l'avènement du Hirak du 22 février 2019, qui a donné naissance à un mouvement national contestant le système, Annaba n'a pas manqué le rendez-vous. Bien que les rangs de la marche aient été de moindre intensité, l'action était toutefois significative. Le sens de cette dernière note, l'importance de l'évènement, ses acquis et son impact sur l'avenir du pays. Car convient-il de signaler que, le Hirak à Annaba est bel et bien terminé, sauf que son ombre plane encore, puisque selon bon nombre de citoyens, «Le Hirak de la contestation du système a cédé la place à un Hirak mature de réflexion», nous dit-on. Même si la divergence des opinions et des slogans est toujours de mise, les Annabis se rassemblent autour d'un point commun: «l'intérêt du pays». Celui-ci porte à son actif «le caractère lisse et fluide» de cette révolte populaire aussi bien, à Annaba que dans toutes les villes du pays. Ce mouvement de 12 mois durant, n'a pas pu mettre en doute la sincérité et l'authenticité de cet élan populaire, qui a déversé dans les rues de Annaba des milliers de manifestants. Même si aujourd'hui, loin de tout encadrement et improvisation, la célébration de l'an 1 du Hirak, par un nombre de manifestants fortement réduit, a résonné des non-dits de ce mouvement et son impérative continuité pour en faire le catalyseur vers une nouvelle République. «Tebboune lui-même a qualifié le Hirak de ‘'Moubarek'', c'est pourquoi nous allons l'accompagner dans ce parcours, avec cet acte 2 du Hirak, qui restera sur ses marques pacifique et le civisme», a précisé ce fonctionnaire du Trésor public à Annaba. «Il faut bien admettre, l'aspect exemplaire du mouvement et nous n'avons pas l'intention de changer», a-t-il lancé. «Toute une année nous avons manifesté pacifiquement et sans le moindre dérapage et Annaba compte rester ainsi», a surenchéri une collègue à lui. Précisant que «c'est le caractère lisse et fluide du peuple algérien, qui est à l'origine de la réussite et l'aboutissement du Hirak». Les propos se suivent sans se ressembler, mais se canalisent dans le même contexte. Du simple citoyen au cadre, la sine qua non est identique «une citoyenneté digne du nom de l'Algérie, dans une République de droit et d'égalité de chances surtout». C'est pour dire que depuis l'élection du président Abdelmadjid Tebboune, le 12 décembre dernier, à la tête de la magistrature suprême, la donne a changé. «Le Hirak a énormément évolué et dans le bon sens», estime un étudiant. L'avènement d'un Etat démocratique en Algérie et la mise à l'écart d'un système jugé prédateur, sont entre autres, les principales grâces de ce mouvement, sur lequel les Annabis ont surfé pendant 365 jours. Des étudiants de l'université de Annaba, qui avaient épousé la vague de protestation légitime en 2019, semblent s'orienter vers les chantiers lancés par le président.