Les parapluies sont restés au placard cet hiver. Les pluies se font rares pour ne pas dire qu'elles ont déserté le ciel algérien. Pas une goutte durant toute la saison hivernale. La sécheresse avance à petits pas, donc au grand désarroi des paysans qui restent désarmés face à la soif de leurs plantations. Et ce n'est pas la première fois que l'Algérie va vivre un épisode caniculaire dont la cause fait l'unanimité, il s'agit du réchauffement climatique. Quelle que soit l'origine, le problème reste posé et il faut chercher des solutions globales et durables pour réduire l'impact de ce risque majeur qui aura probablement tendance à s'accentuer à l'avenir avec les changements climatiques. Certes, l'Algérie a pensé à construire des barrages qui sont actuellement au nombre de 94 et ses réserves hydriques sont «suffisantes» pour satisfaire les besoins nationaux en 2020, selon le premier responsable de ce secteur. Le ministre a indiqué que le taux de remplissage frôle les 63% ce qui équivaut à 4 mds m3, un taux, a-t-il dit, devant permettre de couvrir 33% des besoins. Il y a aussi les réserves de la nappe phréatique qui contribuent à hauteur de 60% à la couverture des besoins en eau, outre ce qui est produit dans le cadre du programme de dessalement avec les 13 stations implantées sur le littoral. Mais si la sécheresse persiste, avec quoi se rempliront les barrages? Et comment vont se régénérer les eaux souterraines? A cela il faut ajouter le risque des feux de forêt et la nécessité d'aller vers une répartition plus tendue de l'usage de l'eau entre les industries, les besoins humains et l'irrigation pour l'agriculture. Il y a donc urgence à prendre les devants et penser à une stratégie pour faire face à la sécheresse. Il faudra peut-être penser quelle agriculture choisir pour demain et pour quel programme de recherche prioritaire opter afin de trouver des solutions aux lendemains incertains. Il faudra penser même à des programmes d'aménagement préservant les écosystèmes. Des solutions sont expérimentées ici et là de par le monde et peuvent être étudiées en Algérie afin de voir leur degré d'efficacité. Outre améliorer la réserve de l'eau, lutter contre le gaspillage et les fuites ainsi qu'imposer une utilisation rationnelle de l'eau en période de stress hydrique, il y a lieu de réfléchir peut-être à l'installation des économiseurs d'eau, à développer le recyclage de l'eau en interne mais l'Algérie pourrait aussi varier les cultures en développant des cultures résistantes aux conditions climatiques difficiles et augmenter la diversification des ressources alimentaires. Penser à replanter les arbres afin de limiter l'évaporation et freiner l'écoulement ou encore restaurer des zones humides à proximité des cours d'eau, sont des pistes qui peuvent être développées par les experts. En ville, le bétonnage limite l'infiltration de l'eau dans le sol. Là aussi, il y a peut-être lieu de penser à revégétaliser. Toits et murs végétaux, arbres et jardins permettent de lutter contre la chaleur en ville et d'atténuer le changement climatique. En somme, les idées ne manquent pas, il faut commencer à réfléchir et agir! Car, la situation risque de devenir grave et le manque d'eau a une conséquence directe sur la sécurité alimentaire.