Dimanche 1er mars 2020, cour d'Alger, esplanade Emiliano Zapata, le Ruisseau (Alger). Un impressionnant dispositif policier est mis en place très tôt le matin, afin que personne ne soit pris au dépourvu, le moment venu. Les membres des familles des prévenus, sont déjà là, bien en face du portail d'entrée du massif fourgon cellulaire provenant du pénitencier des «Quatre Ha» d'El Harrach (Alger). Il y a aussi les «autres» curieux, peu nombreux, ce jour, ceux qui ne finissent pas de «taquiner» et railler les détenus à leur passage. Ils sont peu nombreux depuis qu'ils les ont vus dans la salle d'audience du tribunal de Sidi M'hamed, Alger où, dans la rue de la Liberté, côté nord du tribunal, au moment où le fourgon entrait et ressortait. Du coup, les détenus ne sont plus une curiosité à revoir de près. Dans la rue Hanafi-Fernane du Ruisseau, les cameramen ont pris position pour capter des images pour la postérité, à l'arrivée du fourgon. Les avocats sont fort nombreux eux. Le dimanche est un jour plein; il y a quatre audiences: deux correctionnelles, une civile et une criminelle! Les avocats arrivent par petits groupes. Les membres du conseil de l'ordre, dont maître Saddek Chaib, peuvent garer leurs voitures dans le spacieux parking de la cour, extrêmement et étroitement surveillé. Aux environs de 10 heures, les salles d'audience avaient débuté toutes leurs audiences, sauf celles de l'affaire «jumelée» du financement de la campagne électorale de Abdelaziz Boutefkika et du montage automobile. Les prévenus Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Youcef Yousfi, et autres Abdelghani Zalène arrivent les premiers dans la salle. Un des avocats à arriver le premier est maître Amine Benkraouda, un des conseils de longue date d'Ahmed Ouyahia. Il était le premier sur place car il considère que l'avocat est, avant tout, le premier allié de l'inculpé dans sa défense. Plus tard, lorsque Abdelmalek Sellal déclarera à la cour qu'il aurait préféré mourir que d'entendre les gens parler de lui comme un corrompu, il lança un regard compatissant à son client! Maître Abdelaziz Hamdani et Nadjib Bitam arrivent à leur tour. Vers les 17h40, les débats atteignirent le summum des questions-réponses mettant aux prises le trio de juges, mené par Ayed, le président de la première chambre correctionnelle de la cour d'Alger, et les prévenus. L'avocat barbu a pu s'asseoir enfin, et suivre le procès, tout en récupérant d'une contraignante audience où les deux ex-Premiers ministres endurèrent un véritable calvaire pour ce qui est du montage automobile, qui pourtant avait été disséqué au tribunal de Sidi M'hamed, Alger par le juge unique! Le président lèvera l'audience pour la journée de lundi (hier), qui aura été fournie pour la composition pénale.