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«La paix ne s'impose pas»
ORDONNANCE PORTANT RECONCILIATION NATIONALE BOUDJEMAÂ GHACHIR
Publié dans L'Expression le 23 - 02 - 2006

L'Expression: Après plusieurs mois d'attente, le gouvernement a fini par rendre public le texte de loi portant mise en application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Quelle analyse faites-vous de ce texte?
Boudjemaâ Ghachir: Cette loi obéit aux lignes tracées par le président de la République dans la charte. Sans surprise aucune, nous constatons qu'elle sacrifie la vérité, l'équité et la justice pour des considérations politiques. Ce texte codifie l'impunité et constitue une transgression flagrante des conventions internationales signées par l'Algérie.
Vous reconnaissez tout de même que ce texte se réfère à une charte qui, elle, a été massivement votée par le peuple...
Tous les Algériens aspirent à la paix et à la prospérité. Personne ne peut affirmer le contraire. Mais la paix est une chose et la réconciliation en est une autre. Il est essentiel de préciser que la réconciliation est l'oeuvre des parties impliquées dans la crise. On ne peut pas et on n'a pas le droit de décider à la place de ces derniers. Or, c'est justement l'esprit de cette loi qui vise à imposer la réconciliation de force, ce qui est, à mon sens, une erreur fondamentale. La paix ne s'impose pas. Mais se mérite. Elle passe inéluctablement par l'établissement de la vérité.
C'est ce que l'Etat a essayé de faire entre autres, avec les disparus, en installant une commission d'enquête qui avait remis le 31 mars 2005 son rapport au président de la République.
J'estime que les disparus sont les premières victimes de cette loi. Il est, à mon sens insensé de réduire la souffrance des familles à un stade aussi injuste et aussi banal que ce qui est rapporté par la loi. Les familles n'ont pas besoin d'indemnisation ni de certificat de décès, mais bien de la vérité, afin qu'elles puissent faire le deuil. L'Etat doit révéler clairement qui est derrière les disparitions. C'est le minimum de ce qu'il peut faire pour ces familles martyrisées par la douleur.
La charte prévoit l'extinction des poursuites judiciaires au profit des personnes non impliquées directement dans des actes de violence, résidant à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, et déclare non recevables les plaintes déposées contre les éléments des forces de défense et de sécurité. Que pensez-vous de ces mesures?
Cette loi défend la thèse selon laquelle tout le monde est coupable, tout le monde est innocent, ce qui n'est pas normal. Djamal Ouled Abbès, le ministre de la Solidarité, et Farouk Ksentini, président de la Cncppdh avaient tous les deux affirmé que les familles garderont le droit de poursuivre les terroristes. Aujourd'hui, on constate le contraire. L'on invite les dirigeants du FIS dissous, les premiers responsables de la crise, sans aucun risque de poursuites en justice. D'un autre côté, on empêche les victimes de poursuivre les bourreaux, portant ainsi atteinte aux droits individuels du citoyen algérien. Sur le plan judiciaire, c'est cette mesure incluse dans la charte qui est irrecevable.
Dans la conjoncture actuelle, pensez-vous que la revendication de la «vérité d'abord» est opportune?
Dans le monde, il y a 26 expériences sur la réconciliation nationale. Les autres pays ont compris la leçon. Ils ont surtout appris que la paix ne s'achète pas. Que la vérité et la justice sont primordiales.
On aurait souhaité que l'Algérie fasse de même afin d'éviter le pire.


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