La situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés sont violés au quotidien par les autorités marocaines. En dépit des appels de détresse successifs lancés par le président de la Rasd, Mohamed Abdelaziz, en direction du secrétaire général de l'ONU, le calvaire des Sahraouis s'accentue de jour en jour. Arrestations, tortures à huis clos, exécutions extrajudiciaires...constituent le lot quotidien d'affres vécues par les populations. Depuis le mois de mai dernier, la machine répressive du Makhzen poursuit son acharnement sur les jeunes Sahraouis. Que ce soit à El Ayoun, Dakhla, Tantan...et même à Marrakech et à Casablanca, le constat est le même. Par ailleurs, selon M.Beïssat depuis le début des soulèvements populaires, il y a neuf mois, pas moins de «cinq Sahraouis, défenseurs des droits de l'homme, ont été assassinés par les forces répressives marocaines». Tout cela devant le mutisme de la communauté internationale. Pire, les autorités marocaines interdisent aux délégations politiques et parlementaires ainsi qu'à la presse internationale d'accéder aux territoires sahraouis. En somme, notre interlocuteur estime que la situation est explosive, en raison du «tout-sécuritaire» imposé dans les territoires sahraouis. Non sans relever la «politique expansionniste» du royaume chérifien qui, faisant fi des résolutions internationales, refuse de respecter les accords auxquels il avait pourtant souscrit. L'ambassadeur sahraoui citera l'exemple d'un certain Front pour la libération de l'Algérie marocaine(Flam) qui, d'après lui, dénote l'affolement du régime du Makhzen qui, acculé sur le plan interne, verse dans la diversion et la propagande. Ce qui, d'après lui, fait du Maroc un «Etat voyou»; car non seulement il refuse au peuple sahraoui son autodétermination, mais est en litige avec tous ses voisins. Au nord l'Espagne, à l'est l'Algérie, au sud le Sahara occidental. «Comme il a soutenu le coup d'Etat en Mauritanie», affirme le diplomate sahraoui. Ce dernier ira plus loin en rappelant que « le Maroc n'a même pas de frontières reconnues par les Nations unies.» Concernant l'édification maghrébine, Yeslem Beissat rappellera que le Maroc est responsable du gel depuis 1994 des structures de l'UMA. Enfin, pour amener les autorités de Rabat à respecter les droits de l'homme et à reconnaître le droit aux Sahraouis à l'autodétermination, notre hôte préconise des sanctions internationales, aussi bien sur le plan politique qu'économique. C'est de cette manière que l'Indonésie de Norodom Sihanouk a été amenée à reconnaître le Timor-Oriental et au régime de l'apartheid de reconnaître l'ANC en Afrique du Sud.