Ce regain d'intérêt apparaît au travers de la révision du risque Algérie. «Nous n'avons pas d'amis, mais des intêrets», disait l'ancien Premier ministre britannique Winston Churchill. C'est mu par cette règle de conduite que le gouvernement de Tony Blair compte effacer une page sombre dans ses relations avec Alger. Plus, c'est au moment où l'Algérie enregistre une embellie financière considérable, que les milieux d'affaires britanniques se frottent d'ores et déjà les mains. Objectif, se frayer une place sur le marché algérien, au moment où un programme ambitieux de développement estimé à pas moins de 50 milliards de dollars est mis en oeuvre par les autorités algériennes. Ce regain d'intérêt apparaît notamment au travers de la révision du risque Algérie par l'organisme officiel britannique de couverture de crédits à l'étranger (Ecgd). Cet organisme, qui assure une couverture en Algérie pour une période de dix ans, a effectivement baissé le risque au niveau 2, comme cela est le cas dans de nombreux pays. Il convient de rappeler que, lors de son séjour à Alger, le chef de la diplomatie britannique a salué le travail accompli par le président Bouteflika en faveur de la démocratie et du respect de l'Etat de droit et s'est également félicité des réformes économiques engagées par le chef de l'Etat, en vue de permettre à l'Algérie d'asseoir une économie de marché. Comme il a assuré que son pays veillera, à l'avenir, pour qu'il y ait «beaucoup plus de Britanniques» qui voyagent à destination de l'Algérie. En effet, une semaine après la visite de Jack Straw en Algérie, le gouvernement britannique affirme qu'il n'y a «plus de recommandations» à ses ressortissants qui veulent se rendre en Algérie. Ces nouvelles recommandations n'auront pas été possibles sans la «très nette amélioration de la situation sécuritaire». C'est la première fois que la Grande-Bretagne se dit rassurée quant à l'amélioration de la situation sécuritaire dans notre pays. Pourtant il y a quelques années — bien avant les attentats de Londres — cette capitale servait de rampe de lancement aux actions terroristes contre le peuple algérien. Des fetwas rendant licites les massacres d'Algériens émanaient de faux prédicateurs, à partir des parcs londoniens. Aujourd'hui, les locataires de Downing Street, au lendemain des attentats sanglants de Londres, semblent revenir à la raison. D'abord en faisant de l'Algérie un partenaire incontournable en matière de lutte antiterroriste, et ensuite en renforçant leur législation dans ce cadre. Par ailleurs, et selon une étude élaborée pour le compte du ministère britannique des Affaires étrangères, l'Algérie est classée en tête des pays arabes candidats à un «partenariat stratégique» avec la Grande-Bretagne, non seulement parce que les besoins énergétiques du Royaume-Uni l'exigent, mais surtout du fait que l'Algérie «répond aux critères retenus pour définir ce partenariat», a-t-on mentionné.