Dans une lettre datée du 23 février, le syndicat s'engage au gel de la grève. La grève enclenchée, le 25 de ce mois, par le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), «se poursuivra jusqu'au 2 mars prochain», indique une source proche du Cnes. En dépit donc de la décision de la chambre administrative du tribunal d'Alger ordonnant l'arrêt de la grève nationale, «les enseignants du supérieur sont plus que jamais déterminés à poursuivre le débrayage», soutient la même source. Un fait bizarre vient néanmoins mettre un doute sur l'engagement du syndicat. Il s'agit d'une lettre signée par le coordinateur national du Cnes, destinée au ministère de l'Enseignement et de la Recherche scientifique où il est clairement établi que le Cnes «respecte totalement le jugement de la justice portant arrêt de la grève nationale des enseignants du supérieur, prévue du 25 février au 2 mars prochain». Dans cette lettre transmise à notre rédaction par la tutelle, il est souligné que cette position «officielle» repose «sur le pronostic du jugement de la chambre administrative du tribunal d'Alger qui ordonne l'arrêt de la grève nationale des enseignants du supérieur, le préavis soumis à la justice à ce sujet étant devenu nul». Le communiqué porte le sceau et la griffe du coordinateur national, bureau national du Cnes. Contacté par téléphone, pour avoir plus de précision et d'éclaircissement quant à cette décision qui date du 23 février, M.Kamel Aissat, membre du bureau national dudit syndicat a indiqué que «le verdict annonçant l'illégalité de la grève est tombé le mercredi. Le bureau national s'est réuni le lendemain, le jeudi, et a annoncé l'arrêt de la grève, mais cette décision reste interne au bureau national». «Nous ne sommes pas au courant, poursuit Kamel Aissat, de cette déclaration parvenue à la presse et lue à la télévision. Il est vrai que nous avons pris cette décision, mais elle ne concerne que les membres du bureau national. Quant aux sections régionales du syndicat, elles poursuivront normalement et en toute légalité le mouvement de grève». Un discours qui tient difficilement la route et appelle à se poser la question sur le but de la manoeuvre. Il met en tout cas en cause la représentativité du bureau du Cnes par rapport à la base qui semble avoir complètement ignoré la décision de gel de la grève. Celle-ci, en principe, devra concerner l'ensemble des adhérents et non pas uniquement les membres du bureau national. Sinon à quoi sert cette structure dirigeante du Cnes? En fait, l'arrêt de grève devait concerner l'ensemble des universités du pays. Il y a lieu de souligner la volonté du bureau du syndicat de tenir sa décision éloignée des médias. Cela dit, M.Aïssat a tenu à préciser que le Cnes a déposé 38 préavis de grève au plan national. «Chaque section régionale a déposé le sien. Donc la décision inhérente au gel de la grève est interne.» Par ailleurs, le syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales (Snma-Sm) a, dans une déclaration transmise hier à notre rédaction, annoncé le gel de la grève d'une journée, dont le préavis a été déposé depuis 15 jours. «Le Snma-Sm très respectueux des lois de son pays, accepte sans aucune surprise et sans aucune discussion les décisions de la justice ...» précise le communiqué.