Des rencontres informelles sont prévues entre les partenaires afin «d'étudier les nouvelles donnes». Reportée à plusieurs reprises, la tripartite entre le gouvernement et les partenaires sociaux est renvoyée, cette fois-ci, aux calendes grecques. Aucune des parties concernées ne semble capable aujourd'hui de fixer une date, ni même une échéance pour la tenue de ce rendez-vous important. Selon des sources proches de l' Ugta, «il est prématuré d'avancer une date. Les trois partenaires doivent se concerter sur l'ordre du jour». Dans ce sens, des rencontres informelles sont prévues afin apprend-on «d'étudier les nouvelles donnes». Celles, bien sûr, inhérentes au discours du président de la République, le 23 février dernier. Une nouvelle donne qui concerne, bien évidemment, le dossier des salaires. Le chef de l'Etat a écarté toute réévaluation des revenus mensuels dans l'immédiat, et le secrétaire général de l'Ugta a appelé sa base et les travailleurs «à prendre acte» de cette position, dans une tentative de se décharger de toute responsabilité quant à une éventuelle grogne sociale qui menacerait de déstabiliser «la puissante» Centrale syndicale. Nous apprenons par ailleurs que le patron de l'Ugta va rencontrer, au courant de la semaine prochaine, le chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, afin de s'entendre sur un agenda officiel. D'autres rencontres sont prévues aussi avec le patronat. La feuille de route du président sera prise en considération dans la prochaine rencontre de la tripartite. A ce sujet, il est probable que «les commissions mises en place lors de la dernière tripartite apportent des rectifications à leur rapport final ». L'Ugta qui a exigé l'abrogation de l'article 87 bis se dirige vers la révision de sa position. La commission de l'Ugta, souligne, dans son rapport, que «l'abrogation de cet article risque d'avoir des conséquences néfastes sur les entreprises économiques ». L'enquête menée par les sections de wilaya met en garde contre le fait que la révision des mensualités conduir 75% des entreprises à mettre la clef sous le paillasson. Elle coûtera aussi à l'Etat la bagatelle de 500 milliards de DA. L'autre partie prenante dans ce processus, l'organisation patronale, a exprimé son accord préalable pour l'augmentation des salaires, mais conditionne cette démarche par une amélioration de la productivité. «Nous sommes pour un pouvoir d'achat fort, mais à condition qu'il soit accompagné d'une croissance économique très solide, générée non pas par les hydrocarbures mais par l'industrie», a souligné M. Boualem Merrakech, le président de la CAP. Une démarche qui vient conforter la position du chef de l'Etat. A l'heure actuelle, il faut savoir que la réévaluation des salaires n'est pas une priorité pour les patrons, lesquels préfèrent orienter les débats vers l'allégement des charges fiscales et parafiscales. A leur tour donc, les patrons renvoient la balle au gouvernement appelé à faire preuve de plus de souplesse, afin de libérer l' investissement dans le pays. Syndicat et patronat tenteront de défendre des intérêts, qui sont a priori différents, lors de la prochaine tripartite. Concernant le pacte économique et social, nous apprenons que l'Ugta est sur la voie de finaliser la deuxième et dernière phase du rapport qu'elle défendra à cette occasion. A. M.