Le taux de torchage est passé de 80% en 1970, à 11% en 2003 selon M.Khelil. Le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil a annoncé hier la création d'une institution chargée d'élaborer les mécanismes de financement pour les projets de récupération des gaz torchés. «L'objectif étant d'établir le lien entre les opérateurs algériens et les institutions internationales dans ce sens», a-t-il déclaré en marge du séminaire international sur le mécanisme pour un développement propre (MDP) organisé par l'Aprue. M.Khelil espère que ce projet verra le jour dans un mois. En tout cas, le ministère de l'Energie semble déterminer à le concrétiser avant la fin de l'année en cours. M.Khelil a estimé que ce projet s'impose afin de faire bénéficier les entreprises de mécanismes de financement par des banques et des fonds internationaux, pour les projets de récupération de ces gaz. «Dans l'activité pétrolière, de lourds investissements ont été mobilisés pour la réduction du gaz torché. Mais pour l'instant nous n'avons rien reçu de la part des institutions financières internationales». Un investissement de 220 millions de dollars a été consacré, relève M.Khelil, au cours de la période de 2002 à 2005. Le taux de torchage est passé de 80% en 1970 à 11% en 2003, selon le ministre. «Cet effort de réduction sera poursuivi. A ce rythme, la réduction totale du torchage des gaz de production sera possible à partir de 2010», a-t-il ajouté. Notons que depuis les années soixante-dix, Sonatrach s'est fixée comme objectif de réduire ce genre d'émanations nuisibles à l'environnement dans ses champs de production selon différents schémas,entre autres la réinjection dans les champs pétroliers pour améliorer la récupération du brut et la construction d'un réseau de transport pour collecter le gaz. Près de 32 projets de récupération de gaz ont été réalisés depuis 1973 tandis que les volumes de gaz associés produits ont pratiquement été quadruplés ces 33 dernières années. En 2003, pour une production globale de 176 milliards de m3 de gaz associés et non associés, les gaz torchés ne représentaient que 2,9%. L'Algérie étant identifiée parmi les dix pays à torchage important, vise à encourager les investissements afin de le réduire et fournir, par là même, l'assistance technique pour développer d'éventuels marchés pour l'utilisation du gaz torché comme gaz combustible. La Banque mondiale et Sonatrach se sont mises d'accord sur les termes de référence de deux études visant à identifier et sélectionner des projets de récupération des gaz torchés. Ces études permettent à Sonatrach en premier lieu de bénéficier du savoir-faire et des meilleures pratiques dans le domaine de la réduction du torchage apportés par les consultants et les membres de ce partenariat. Sonatrach peut également prétendre à un financement complémentaire des projets de réduction du torchage dans le cadre du mécanisme de développement propre (MDP), prévu par le protocole de Kyoto de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Sous réserve de l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto et sa ratification par l'Algérie). Ces deux projets d'études sont relatifs à l'évaluation pour l'utilisation de ces gaz en Algérie et l'application du mécanisme de développement propre (MDP) pour la réduction des gaz torchés en Algérie. Le ministre de l´Energie et des Mines a fait valoir que «l'Algérie a joué un rôle de pionnier dans l´initiative internationale concernant la réduction des gaz» nuisibles à l´environnement, en soutenant que les préoccupations de développement durable ont été prises en compte très tôt en Algérie.