Il a affirmé que le traité d'amitié permettra de bâtir des relations sereines et durables. Le président français Jacques Chirac s'est dit persuadé que la sécurité de la France est étroitement liée à la stabilité politique, économique et sécuritaire de l'Algérie. «l'Algérie est notre premier voisin du Sud, notre sécurité passe par une relation confiante avec une Algérie stable et prospère» a déclaré le président français à partir de Riyad où il se trouvait en visite d'Etat depuis trois jours. Interrogé par le journal Al Hayat, sur les raisons qui retardent la conclusion du Traité d'amitié, M.Chirac s'est contenté de répondre que «le traité d'amitié entre la France et l'Algérie est un objectif essentiel dans la refondation des relations franco-algériennes et la mise en oeuvre du partenariat d'exception que la France souhaite construire avec l'Algérie». Le président n'a pas évoqué la loi du 23 février pour expliquer le retard de la signature de ce traité. Annoncée pour la fin de l'année 2005, la signature a été retardée à cause de la violente polémique suscitée par la loi glorifiant le colonialisme votée par l'assemblée française. «Nos deux pays veulent bâtir une relation nouvelle, sereine et durable. Nous y avons tous intérêt», a-t-il souligné sans avancer aucune date pour ce rendez-vous historique pour les deux pays. Pour signer ce traité, l'Algérie a posé comme condition le retrait définitif de cette loi en plus d'excuses officielles de la France coloniale au peuple algérien. «(...) la signature du traité d'amitié est un véritable rendez-vous pris entre nos deux pays et nos deux peuples, liés par l'histoire et par une communauté d'intérêts très forte», a rappelé le président Chirac ajoutant que grâce à ce traité les deux pays entameront «un dialogue constructif et tourné vers l'avenir». Au sujet des caricatures injurieuses au prophète (Qsssl), et à leur reprise par certains titres de la presse française, le président a répondu qu'il « comprend tout à fait que la publication de ces caricatures ait suscité l'incompréhension et la réprobation parmi les musulmans, où qu'ils vivent» rappelant qu'au cours de cette crise, il a affirmé la position de la France en «condamnant toutes les provocations manifestes, susceptibles de blesser les croyances et d'attiser dangereusement les passions». Mais il a nuancé quant à la liberté de la presse avancée, par certains milieux, pour argumenter la publication de ces caricatures. «J'ai insisté sur le fait que la liberté d'expression, qui constitue un des piliers de notre République, devait néanmoins s'exercer dans un esprit de responsabilité et reposer également sur les valeurs de tolérance et de respect», a appuyé M.Chirac. En revanche, il a relevé le caractère condamnable de la violence qui s'est exercée suite à ce dérapage de la presse danoise. «Les violences qui se sont exercées à l'encontre de ressortissants européens ou de missions diplomatiques ne sont pas acceptables et doivent être condamnées. La violence fait le jeu des extrémistes. Il faut donc en appeler à la responsabilité et apaiser les esprits, mais aussi donner un nouvel élan au dialogue entre les cultures». Dans cet esprit, le président français a appelé à un dialogue permanent et approfondi entre l'Occident et le monde musulman. «D'une part, pour éviter que les incompréhensions se transforment en rejet de l'autre et, d'autre part, pour éteindre au Proche et Moyen-Orient les foyers de crise qui sont à l'origine d'un sentiment largement répandu d'injustice et d'humiliation»,w a-t-il dit avant de rappeler que «la France respecte toutes les religions et toutes les croyances. L'islam, qui est devenu la deuxième religion pratiquée dans notre pays, y a toute sa place».