Pas moins de 14 contrats devraient être signés entre les deux pays, correspondant à au moins un milliard de dollars. La visite à Alger du président russe Vladimir Poutine, sera l'opportunité pour les deux pays, qui ont une longue tradition d'amitié et de coopération, de mettre à jour des relations que les conjonctures nationales et internationales avaient relativisées. Au cours de cette visite d'Etat prévue les 9 et 10 mars, outre les relations bilatérales et les questions internationales de l'heure, seront examinées nombre de questions économiques qui lient les deux pays dont la dette qui en forme l'épine dorsale. Le président russe, qui sera accompagné d'une importante délégation, veut accroître les échanges commerciaux entre la Russie et l'Algérie en dehors de la vente d'armement. Pas moins de 14 contrats devraient être signés par les deux chefs d'Etat, correspondant à au moins un milliard de dollars. Mais, surtout, un effacement total de la dette russe, qui représente environ 25% du volume global de la dette extérieure de l'Algérie, pourrait être au programme. Il est d'ores et déjà acquis qu'au moins un tiers de cette dette sera effacé ou reconverti en prises de participation dans les entreprises publiques algériennes privatisables. Le dossier de la dette ferait l'objet d'une discussion «dans un cadre global». Son traitement définitif dépendrait donc des avantages qu'obtiendrait la Russie dans le partenariat avec l'Algérie, via des accords en faveur des entreprises russes. Pour ce qui est du niveau des échanges commerciaux, il est actuellement en net recul. Estimé à 400 millions de dollars, il reste bien en deçà des aspirations des deux pays. «Ce chiffre ne reflète pas les capacités des deux pays. Nous espérons atteindre prochainement les 2 milliards de dollars», estime l'ambassadeur russe en Algérie. Par ailleurs, selon les chiffres fournis par les Douanes algériennes, le volume global des échanges commerciaux pour la période allant de janvier à septembre 2004 a atteint une valeur de 106,8 millions de dollars, les exportations russes vers l'Algérie en constituent l'essentiel. En 2003, notre pays a importé pour 314,97 millions de dollars contre seulement 1,42 million de dollars d'exportation. Il est à relever, néanmoins le développement notable, ces trois dernières années, de la coopération dans le domaine énergétique. La compagnie Stroytrangaz a achevé la construction de la partie nord de l'oléoduc Haoud El Hamra-Arzew. Sur ce registre, plusieurs groupes russes (comme Systéma et Alfa), activant dans les secteurs des hydrocarbures, des finances, des télécommunications et du tourisme, se préparent à ouvrir des représentations en Algérie. Sans oublier également l'accord signé entre Saidal et Abolmed en mai 2004, à travers lequel plusieurs marques de médicaments seront commercialisées sur le marché russe. A signaler, en outre, la construction par les entreprises russes de quatre barrages dont deux à Skikda et deux autres à Bouira. La visite récente à Alger de Alexiey Koubrine, ministre russe des Finances et envoyé spécial du président de la Fédération de Russie, permet de penser que les échanges algéro-russes seront réanimés de nouveau après une relative éclipse due à la longue pause observée, de part et d'autre, durant la «décennie noire» en Algérie et après l'éclatement de l'Union des Républiques socialistes soviétiques.