L'AIS et la Lidd se sont fondues dans un même cadre juridique pour s'autodissoudre et bénéficier des mesures de la loi portant concorde civile et la «grâce présidentielle». Officiellement, il n'y a plus d'AIS. Mais il n'est que de voir les égards dont bénéficient les principaux chefs - Madani Mezrag à Jijel, Mustapha Kebir à Collo, Ali Bouhadjar à Médéa, Mustapha Kertali à Larbaâ et Ahmed Benaïcha, à Chlef - pour se persuader que le poids de l'AIS est une donne concrète et tangible. Mais attention, ces égards ne viennent pas directement des autorités vis-à-vis des principaux chefs de l'AIS, mais principalement des populations autochtones et des ex-trévistes. Cette efficacité se mesure, par exemple, par l'influence dont use Kertali à Larbaâ pour maintenir «ses hommes» dans un état de résignation, malgré les appels incessants et les provocations affichées par les «transitaires» des GIA pour les pousser à la rébellion. Cette prépondérance de l'AIS dans la mouvance islamiste se mesure aussi par les sollicitations dont elle est l'objet. Il y a quelques mois, Abassi Madani, pour faire avancer l'idée d'un congrès FIS à l'étranger, avait sollicité l'aide de Ali Benhadj en qui il place une grande confiance. Mais celui-ci s'était aligné sur l'option que ce congrès ne ferait que projeter au-devant de la scène certains leaders politiques à l'étranger et n'a pas donné suite à la requête du n°1 de l'ex-FIS. Résultat: le forcing des chefs de l'AIS appuyés par certains politiques proches de cette organisation a abouti à l'annulation, ou pour le moins, à la suspension de ce congrès qui devait se tenir dans une capitale européenne et dont les «maîtres d'oeuvre» seraient D'hina, Heddam Anouar, Kherbane, Zaoui et l'équipe du CC-FIS (conseil de coordination).