C'est un véritable été indien qui s'y est installé à Annaba. Depuis Sidi Salem et Saint-Cloud jusqu'à Aïn Achir en passant par Chapuis, El Kharouba, Belvédère et Toche, entre autre plages de la wilaya de Annaba, les baigneurs se comptent par centaines. Même les plages, officiellement fermées et interdites à la baignade, sont prises d'assaut. En groupes ou en solo, jeunes et familles profitent de la brise marine, sous le regard des acteurs en charge de faire respecter les mesures de protection contre la propagation de la pandémie du coronavirus. Ces estivants locaux et ceux des wilayas voisines, Guelma, Souk Ahras et même de Sétif, semblent vivre l'été dans son sens le plus large, puisque tables, parasols, jet-ski et plaisanciers, ne manquent pas au décor estival, avons-nous remarqué le long du littoral annabi. Il suffit de faire une virée pour constater l'ampleur de l'inconscience et de l'indiscipline citoyennes qui, volontaire et préméditée, nargue les mesures de distanciation sociale et les gestes barrières. Ces estivants impénitents qui ont mis le cap sur les plages annabies, même si leur nombre est encore loin d'égaler l'affluence de la haute saison estivale, il n'en demeure pas moins que leur arrivée augure une situation qui risque d'avoir des conséquences directes sur l'épidémie de coronavirus à Annaba. Cet état de fait qui, en l'absence d'un dispositif estival officiel (Protection civile), semble avoir donné la forme à un dispositif estival informel. Sinon, comment expliquer l'inertie des services de sécurité face à cette impertinence des comportements. Une impertinence constatée également avec la circulation routière, qui se poursuit jusque tard dans la nuit, en dépit du confinement partiel, décrété de 20h à 5h du matin. Autre constat, même désolation, celle de l'organisation des fêtes et cérémonies dans l'impunité la plus absolue. Il ne se passe pas un jour sans que DJ et youyous ne résonnent dans les cités et quartiers de la ville, où des familles bravent l'interdit, en organisant des fêtes à domicile. Ce constat regrettable est aussi enregistré dans le centre-ville, à El Hattab et l'Olympia entre autres. Le retour en force du commerce informel est l'autre forme du mépris des populations, quant aux règles à observer pour éviter la propagation du coronavirus. En conclusion, c'est le grand relâchement total à Annaba où les pouvoirs locaux et sécuritaires peinent à faire face à cet entêtement et incivisme citoyens démesurés. Car, convient-il de souligner que la fermeture et l'interdiction d'accès aux plages, décidées par Djamel Eddine Berrimi, wali de Annaba, sont loin d'être respectées. La mobilisation des services de sécurité, quant à elle, semble afficher une certaine lassitude, quant au jeu «du chat et de la souris», auquel ils s'adonnent avec une population indisciplinée. C'est pour dire que Annaba vit au rythme d'une ambiance estivale par excellente, dans un contexte sanitaire délicat. Celui-ci, si rien n'est fait, risque d'avoir des répercussions néfastes sur la santé publique. Car, force est de constater que 70% des habitants n'observent pas les mesures de distanciation sociale et les gestes barrières, ni dans les espaces publics, encore moins dans la rue, ce qui pourrait donner lieu à une flambée de l'épidémie du Covid-19 à partir de ces comportements irresponsables.