Au lendemain de la catastrophe majeure qui a frappé Beyrouth, l'Algérie a spontanément réagi à travers un envoi conséquent d'aides, en tous genres, aux sinistrés libanais. La célérité de la mise en place des cargaisons d'aliments, de médicaments et d'équipes médicales et de la Protection civile, spécialisées dans les catastrophes, démontre que l'ordre est venu, sitôt l'ampleur du drame connue. La réaction d'Alger est certainement l'une des premières de la planète. Il va de soi qu'un très grand nombre d'Etats prennent part à une vaste opération de solidarité avec le peuple libanais, mais il convient de souligner la valeur, loin d'être symbolique de l'aide algérienne. En effet, des moyens colossaux ont été déployés pour secourir et reconstruire «la ville-perle du Proche-Orient». Ainsi, sur instruction du président de la République, pas moins de quatre avions et un bateau chargés d'aide humanitaire, des équipes médicales, des pompiers, des vivres et des matériaux de construction ont été dépêchés sur place. De plus, un hôpital de campagne, entièrement équipé, a été mis à la disposition du Liban par l'ANP. Avant-hier donc, moins de 48 heures après l'explosion, le convoi algérien était déjà prêt à appareiller. Et c'est le Premier ministre qui a donné le coup d'envoi de cette opération de solidarité. Le chef de l'Exécutif a, à cette occasion, réitéré «la solidarité de l'Algérie avec le Liban frère durant cette épreuve difficile». Il a souligné «la solidarité des Algériens, gouvernement et peuple, avec le peuple libanais dans les meilleurs moments comme dans les plus difficiles.» Les quatre avions algériens ont en effet décollé jeudi dernier, de l'aéroport militaire de Boufarik (Blida). Ils transportaient des aides alimentaires et médicales au profit des victimes de l'explosion survenue au port de Beyrouth (Liban). Une délégation médicale composée de 32 médecins et infirmiers spécialisés en médecine de catastrophe et de 12 médecins spécialistes en chirurgie et réanimation, a été également dépêchée au Liban. «Nos soldats en blouses blanches» auront comme mission d'appuyer le corps médical libanais pour prendre en charge et assister les victimes du drame qui, selon le dernier bilan actualisé, a fait au moins 149 morts, et 5000 blessés. L'entière solidarité de l'Algérie avec le Liban, se reflète également à travers l'envoi de secouristes de la Protection civile. Nos sapeurs-pompiers, parmi lesquels 15 techniciens spécialisés en management et logistique, travailleront côte à côte, avec leurs homologues libanais, pour tenter de trouver des survivants parmi les victimes qui étaient, encore ensevelies sous les décombres. Le Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, a d'ailleurs, dans ce sens, donné des instructions aux équipes de secouristes algériens afin de «ne ménager aucun effort pour porter assistance à leurs frères sinistrés à Beyrouth». Les aides envoyées à Beyrouth sont constituées de denrées alimentaires, de produits médicaux, de matériels médical et pharmaceutique, de lits, de couvertures et de tentes. Plus de 200 tonnes d'aides ont été au total, envoyées au peuple libanais dans le souci de le soutenir à traverser cette épreuve difficile. C'est ce qu'a affirmé la présidente du CRA, Saïda Benhabyles, qui a également fait savoir qu'une équipe du Croissant-Rouge algérien (CRA) composée de secouristes et d'experts en gestions de catastrophes a été dépêchée pour aider ce pays frère à surmonter la situation difficile induite par la double explosion. Et ce n'est pas tout. Car, après «les catastrophes», il faut secourir et aussi reconstruire. Suivant cette logique, le chef de l'Etat, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, a également instruit notre armée pour «la mise à la disposition des Forces armées libanaises d'un hôpital militaire de campagne et une équipe médicale pour contribuer aux efforts de secours et de soins nécessaires». Après le drame, survenu au moment où le Liban traverse l'une des pires crises économiques de son existence, des matériaux de construction ont été également acheminés en urgence «vers le Liban par un navire algérien pour reconstruire la capitale libanaise dévastée après les explosions». Et cela d'autant plus que, ces dernières, dues selon les autorités libanaises «à un incendie dans un entrepôt abritant une énorme quantité de nitrate d'ammonium au port de Beyrouth», ont fait pas moins de 300 000 sans-abri.