Désormais, le paysage bancaire et financier algérien compte 17 banques et cinq établissements financiers. Le Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) poursuit la mise en application du règlement 04-01 du 4 mars 2004 relatif au capital minimum des banques et établissements financiers exerçant en Algérie en procédant au retrait, dimanche, de l'agrément à la banque Al Rayan Algerian Bank. Cette décision, affirme le Conseil dans un communiqué, «a été prise lors d'une session extraordinaire présidée par M.Mohamed Laksaci, gouverneur de la banque d'Algérie. Il a précisé avoir agi conformément à l'article 95 b 1 de l'ordonnance 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit». Selon ledit communiqué, le Conseil de la monnaie et du crédit «a examiné, au cours de ses délibérations, la situation de la banque Al Rayan Algerian Bank (et) pris acte que ladite banque, au 04 mars 2006, n'a pas satisfait aux prescriptions du règlement 04-01 du 4 mars 2004 relatif au capital minimum des banques et établissements financiers exerçant en Algérie, pris en application de l'ordonnance 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit». Pour rappel, la banque Al Rayan Algerian Bank a été agréée le 08 octobre 2000. Ce texte réglementaire amendant celui de 1993, faut-il le rappeler, impose aux banques un capital minimum de 2,5 milliards de DA, contre 500 millions de DA pour les établissements financiers. Les banques et établissements financiers avaient jusqu'à la fin du mois de mars en cours pour augmenter leur capital au niveau réglementaire. Par ailleurs, la réglementation bancaire exige d'une banque qu'elle libère totalement son capital dès sa constitution. Depuis la promulgation de ce règlement, plusieurs banques ont formulé des demandes auprès du CMC en vue d'obtenir l'autorisation d'augmentation de leur capital et ont effectivement libéré les capitaux exigés, alors que d'autres se sont trouvées dans l'incapacité de se conformer à ces exigences financières. «Ces augmentations devraient consolider de manière appréciable les fonds propres des banques, ancrage nécessaire pour une intermédiation plus efficiente», souligne-t-on. Pour rappel, depuis 2003, sept banques et deux établissements financiers ont été dissous. Il s'agit de Khalifa Bank, la Banque commerciale et industrielle algérienne (Bcia), la Compagnie algérienne de Banque (CA Bank), Mouna Bank, Arco Bank, la Banque Générale Méditerranéenne et Al Rayan Algerian Bank, ainsi que les établissements financiers Union Bank et Algerian International Bank. L'argument avancé à cet effet, et qui revient comme un leitmotiv, est l'insolvabilité et l'incapacité des banques à constituer le capital minimum requis, illiquidité...Désormais, avec ce genre de mesures, le paysage bancaire et financier algérien ne cesse de se rétrécir. On compte actuellement 17 banques (dont sept banques publiques) et cinq (5) établissements financiers. Il s'agit des banques publiques BNA, CPA, BEA, BDL, Badr, Cnep et la Cnma, et des dix banques privées Citibank NA Algeria, BNP-Paribas Al Djazair, Société Générale, Al Baraka d'Algérie, ABC, Natexis Algeria, Gulf Bank Algérie, Trust Bank-Algéria, Housing Bank for Trade and Finance-Algeria et Arab Bank plc-Algeria. Il convient de souligner ici que les pouvoirs publics s'apprêtent à procéder à l'ouverture du capital des cinq banques publiques citées, à savoir la BNA, CPA, BEA, BDL et la Badr. S'agissant maintenant des établissements financiers, ils se composent actuellement de Finalep, SRH, Sofinance, Arabe Leasing Corporation et Salem. Par ailleurs, après le retrait d'agrément aux banques et établissements financiers évoqués, il y a lieu de se formuler des interrogations, et à juste titre, quant au devenir des épargnants. Dans certains cas, les épargnants, grands ou petits, sont quasiment ignorés. Et dans toute cette histoire, ce sont les investisseurs qui se retrouvent pris de court par une mesure dont ils ne sont pas responsables. D'autant plus que ce genre de mesures intervient au moment même où l'Algérie est en pleine phase de discussion pour son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Aussi, n'est-ce pas là une façon de décourager la venue des investisseurs étrangers? Cela notamment lorsqu'on sait que le système bancaire et financier algérien figure parmi les plus désuets et obsolètes du monde.