l'Algérien regarde la télé en moyenne 5 heures par jour, comparé au reste des pays, il est donc, souligne-t-on, «surinformé»... Leader en Algérie de la recherche médias, la société Immar représentée par M.Brahim Sail au côté de Stéphanie Shussler, présidente de Immar Maghreb a présenté, hier, lors d'un point de presse animé à l'hôtel Sofitel, les données établies suite à une étude nationale entreprise récemment auprès de 2505 individus de 15 ans et plus sur les médias (radio, télévision, et presse) et leur audience en Algérie. Une étude qui couvre tout le territoire national autrement dit le tissu urbain et le rural, et ce, décliné sur 11 wilayas les plus représentatives, exception faite pour la population rurale éparse. Cette étude, nous apprendra M.Sail, a pris en compte un nombre de critères ou quotas, à savoir l'âge, le sexe et la catégorie socioprofessionnelle. Aussi, au regard des chiffres globaux, il en ressort que 45,5% ont un seul poste télé à la maison et 49,5 plusieurs postes télé, autrement dit, 95% des foyers sont équipés au moins d'un téléviseur à la maison. S'agissant du taux de pénétration des chaînes télé dans les foyers, il en résulte que 80,2% de gens de 15 ans et plus regardent ou ont regardé au moins une seconde. La télé algérienne dans l'année (l'Entv), contre 27% pour Canal Algérie, viennent ensuite les autres chaînes arabophones comme Ikrâ, la BBC, Dubaï, Rotana qui gagnent de plus en plus en audience. S'agissant des chaînes françaises, 48% des Algériens avouent regarder TF1 contre 45% M6, 42% France 2, 28,5% Arte, et 15,8% contre 20% l'année dernière pour Canal+. S'agissant encore du panel de personnes ayant regardé l'Entv durant une période déterminée, on peut citer le mois de Ramadan où ce sont 97 % des femmes contre 14% des hommes qui regardent la chaîne nationale. Aussi, 60% de ceux qui la regardent avouent regarder le JT de 13h.Evoquant la durée d'écoute par minute, on nous apprend que le téléspectateur regarde la télé environ 120 minutes en été, 1401 mn, au mois de Ramadan et 117 le reste de l'année. 98,8% des gens du Centre avouent regarder l'Entv. De plus, les chaînes arabophones sont regardées par les hommes plus que par les femmes selon la période de l'année. En somme, le paysage algérien peut être réparti en 3 pôles, l'Entv, les chaînes francophones et les chaînes arabophones. L'est du pays se distingue par le fait que les médias arabophones ont plus d'audience. De plus, les femmes regardent beaucoup plus les fictions arabophones et les feuilletons traduits en arabe. Le temps que passent les Algériens devant la télévision en général est de 5h en moyenne, autrement supérieur à la France (4h) ou encore les pays arabes (à peu près 2h 45 minutes). «L'Algérien est sur-informé», conclut M.Sail qui explique ce chiffre par l'absence d'infrastructures culturelles, notamment le théâtre et le cinéma qui inciteraient l'Algérien à s'éloigner de la télé. Cette dernière devient par conséquent sa principale source de distraction. Hélas !Il donne aussi pour argument la période terroriste qu'a connue le pays et qui a conduit l'Algérien à «se cloîtrer chez lui». Cela non sans tenir compte de l'existence de différents types de public. Dans le domaine de la radio, 78,23% indiquent avoir écouté la radio durant 2005, ne serait-ce qu'une seule fois. Un net recul d'écoute est constaté par ailleurs et ce depuis environ 7 ans par rapport aux radios étrangères comme Monte Carlo. Celles-ci sont plus écoutées par une minorité, à savoir par la population la plus instruite. La Chaîne II est beaucoup plus écoutée dans le monde rural qu'urbain, en Kabylie et dans la région des Aurès. Les hommes écoutent plus la Chaîne II tandis que les femmes davantage la Chaîne III. Il est rapporté aussi que la Chaîne I a une meilleure audience à l'Est, la Chaîne II dans le centre et à l'Est tandis que la chaîne III est plus écoutée dans le Centre à hauteur de 26,7%.Concernant le taux de fréquence des radios locales, El Bahdja est écoutée à hauteur de 78,3% à Alger, El Hidhab de Sétif 66,5% ,Cirta de Constantine 63,4% et El Bahia d'Oran 46,7%. Dans le chapitre presse, il est souligné que la part de marché (la publicité ) dans la presse quotidienne est entre 40 et 55%, et ce contre seulement 12% en France, ce qui fera dire à notre conférencier que la presse algérienne est dynamique. Le tirage moyen global des journaux algériens est de deux millions par jour. «Au Maroc le tirage de tous les journaux n'atteint pas celui d'El Khabar tout seul» indique-t-il. Et de relever: «La presse périodique est extrêmement pauvre». Celle-ci trouve son lectorat plutôt chez les femmes. M.Brahim Sail parle de «maturité» de la presse au niveau de la presse quotidienne. D'après l'étude faite sur le plan urbain, rural et aussi bien chez les populations non instruites, il en résulte que c'est le quotidien El Khabar qui se taille la part du lion avec 38,6% de la population (5790.000) qui déclare avoir feuilleté ou lu ce journal, vient après Liberté, avec 13,4% et El Watan avec 13,4%. A noter que Liberté et Le Soir sont beaucoup plus lus au Centre, tandis que le profil du lectorat d'El Watan s'équilibre un peu partout et son lectorat est majoritairement masculin, tout comme Le Quotidien d'Oran. Celui du Soir est quasiment mixte. Le niveau d'instruction a un impact sur le choix d'achat des journaux puisqu' il s'avère que 25% du lectorat qui a moins de 30 ans lit El Khabar, faisant de lui un journal à caractère jeune et populaire, car comprenant une proportion de gens ayant un niveau d'instruction le moins important. On retiendra aussi qu'il existe un lectorat bilingue en Algérie mais que le lectorat francophone possède un niveau d'instruction supérieur à celui arabophone.