Le tribunal de première instance Hai Fellaoucen, ex-Cité Djamel, vient de rendre son verdict dans l'affaire de Saïd Boudour et Noureddine, condamnant le premier à un an de prison ferme et une amende de 50.000 dinars, tandis que le second a écopé de 6 mois de prison ferme et 50.000 DA d'amende et 50.000 DA comme dommages et intérêts à verser à la partie plaignante. Cette affaire ayant été attribuée à Saïd Boudour porte le chef d'inculpation lié à la diffamation ayant été portée devant le tribunal, suite une plainte déposée à son encontre par un journaliste exerçant à la rédaction de l'Ouest de l'agence officielle. Les deux mis en cause, jugés en leur absence le 27 octobre dernier, ont été poursuivis par un récidiviste les ayant accusés, dans sa déposition qu'il a formulée le 4 avril 2019, de «tentative de chantage» pour Noureddine Tounsi et de diffamation pour Saïd Boudour. Dans son plaidoyer, l'avocat général a requis deux années de prison ferme et une amende de 200.000 DA. Le jour du procès, le juge du tribunal d'Oran a rejeté la demande des avocats d'extraction du détenu Noureddine Tounsi pour le présenter au procès du vendredi 27 octobre, alors qu'il était dans le centre pénitencier d'Oran. En attendant, la défense des deux accusés s'apprête d'ores et déjà à faire appel. Le lanceur d'alerte, Noureddine Tounsi, fait l'objet d'une autre accusation lui ayant été attribuée et pour laquelle il sera jugé mercredi prochain. Il s'agit de «l'intelligence avec l'étranger». Noureddine Tounsi, ayant été à l'origine de plusieurs affaires de corruption, était employé au port d'Oran. Dans les alertes qu'il lançait, il a, à maintes reprises, soulevé des questions pointues relatives très souvent à la gestion des deniers publics, citant entre autres les facilitations et les largesses accordées, au niveau du port d'Oran, à l'homme d'affaires Ali Haddad. La Défense de Tounsi, représentée par Me Farid Khemisti, affirme que son client a été accusé pour «ses liens avec la plateforme de protection des lanceurs d'alerte en Afrique et ses interventions acerbes en dénonçant le fonctionnement de la justice et le comportement suspect de certains magistrats», expliquant que «cette structure vise à protéger les lanceurs d'alerte». Il a été interpellé, alors qu'il était en compagnie de son avocat Me Arab et de leurs enfants mineurs, avant d'être conduit vers le siège de la sûreté de wilaya pour une garde à vue de 48 heures. Présenté par-devant le parquet, il a été écroué. En détention depuis le mois de septembre 2020, Noureddine Tounsi a entamé une grève de la faim. Son état de santé est, selon ses proches, en dégradation.