La décennie de terrorisme a occasionné des dégâts estimés à trente milliards de dinars. Les chemins de fer en Algérie, à l'instar des autres moyens de transport, ont eu à payer un lourd tribut durant la période de terrorisme qu'a vécue notre pays. La décennie de sang et de larmes a en effet occasionné des dégâts estimés à trente milliards de dinars. Ce chiffre avancé hier par le directeur général de la Société nationale des chemins de fer, M.Abdelhamid Lalaïmia, lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, atteste de l'ampleur des dégâts. Ciblés à maintes reprises, les trains, desservant les différentes régions du pays, ont constitué, moult fois, la cible favorable des groupes terroristes. Et c'est là même la cause principale ayant poussé les Algériens, et pendant longtemps, à ne pas emprunter les trains. «Pendant la décennie rouge et noire, l'on a enregistré une centaine de voyageurs tués», a souligné M.Lalaïmia pour argumenter la crainte des Algériens à voyager dans les trains. Si le terrorisme a entravé le secteur des chemins de fer pendant une décennie, néanmoins d'autres problèmes l'ont à moitié paralysé. On peut même oser et dire qu'il souffre d'une paraplégie. Cela, notamment lorsqu'on apprend que 60% du parc de la Sntf est défectueux. Toutefois, le directeur de cette société se veut optimiste et confiant en l'avenir: «Certes, sur l'ensemble du matériel que nous détenons, seuls 40% fonctionnent. Néanmoins, je peux vous dire que les chemins de fer marqueront, dans le proche avenir, un bond extraordinaire». Se voulant plus précis, M.Lalaïmia a indiqué qu'en 2007, la Sntf «réceptionnera trente (30) locomotives actuellement en phase de construction dans les usines de Général Motors, aux Etats-Unis». Toujours dans le même ordre d'idées, le directeur général de la Sntf a indiqué que celle-ci a bénéficié d'une enveloppe conséquente lui permettant de se moderniser. A ce titre, le secteur des chemins de fer a bénéficié, dans le cadre du premier plan de relance économique qui s'étend entre 2000 et 2003, d'une enveloppe financière estimée à 89 milliards de dinars. «C'est à partir de cette époque que nous avons commencé sérieusement à réorganiser notre secteur. Soit en rénovant et important le matériel ou en procédant à la réouverture d'anciennes lignes», a indiqué Abdelhamid Lalaïmia. Celui-ci a indiqué que les chemins de fer en Algérie s'étendent sur 4200 kilomètres, dont 3800 km sont opérationnels. Concernant les 400 km qui ne sont pas utilisés, à savoir la ligne Relizane-Tiaret, l'invité de la Chaîne I a souligné qu'elle a été annulée vu l'étroitesse de la voie. Concernant le projet relatif à l'électrification des lignes ferroviaires reliant l'Est à l'Ouest du pays, M.Lalaïmia a indiqué qu'on «attend toujours l'ouverture des plis». Il n'a pas manqué de souligner dans cette optique que cinq sociétés internationales ont soumissionné, mais «nous n'avons retenu que quatre d'entre elles». Au sujet du coût de ce projet, le DG de la Sntf a refusé de le divulguer. «Cela reste dans le secret, pour permettre aux quatre sociétés retenues de donner leur estimation ». Quant aux délais de réalisation de ce projet, qui s'étend sur 2200 kilomètres, il est estimé à 36 mois. Au sujet du dédoublement des voies ferrées, M.Lalaïmia a déclaré qu'«on a réalisé 600 km des 1050 km de cette ligne qui reliera Alger-Oran à l'ouest et Bordj-Bou Arréridj-Sétif-Annaba à l'est du pays». Le coût de réalisation de cette ligne est estimé, selon le responsable de la Sntf, à 7 milliards de dollars, dont 2 ont déjà été consommés entre le mois de mai 2005 et le début de l'année 2006. Par ailleurs, revenant sur les lignes à grande vitesse, un projet tant attendu par les Algériens, l'invité de la Chaîne I de la Radio algérienne a déclaré que l'ouverture des plis, au nombre de 12, pour sa réalisation sera effectuée les 29, 30 et 31 du mois de mai prochain. «Les lignes à grande vitesse permettront de faciliter le déplacement aux citoyens et leur feront gagner énormément de temps». Cela viendra en effet pour consolider les autres moyens de transport, dont les chantiers sont déjà lancés ou en voie de l'être, à l'instar du tramway et du métro d'Alger. Deux projets qui, selon le directeur général de l'Entreprise du métro d'Alger, M.Abdelkader Mekerbi, seront d'une utilité certaine. Intervenant sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale, M.Mekerbi a rappelé que la pose des rails se fera au mois de juillet prochain. Il a révélé également que les quatre téléphériques existant à Alger seront bientôt réparés et quatre nouveaux seront introduits dans les wilayas de Blida et Annaba.