«Nous sommes sanctionnés à cause de notre probité qui dérange des intérêts.» Se disant victime de dépassements et d'abus «de la part de la direction de l'Etablissement national de la navigation aérienne (Enna)», le syndicat national des électroniciens de la sécurité aérienne (Snesa), s'en remet à sa tutelle. Saisissant le ministre des Transports dans une lettre, le Snesa a demandé, avec détresse, la protection de Mohammed Maghlaoui «face aux dépassement et aux menaces de liquidation physique» que ces syndicalistes affirment subir. «Nous sommes arbitrairement sanctionnés pour nos positions et c'est notre probité qui dérange», a déclaré hier, A.Beouni qui se revendique de la qualité de représentant syndical légal et légitime du personnel technique à l'Enna. Ce syndicaliste s'est présenté à notre rédaction avec la lettre adressée au ministre des Transports.En fin d'après-midi, vers 16 h, nos tentatives de contacter un des responsables de cette entreprise n'ont pas été fructueuses. Du ministère des Transports, on nous a orientés vers la direction des transports terrestres qui à son tour nous a indiqué le standard de l'entreprise en question. «Les représentants» de ce syndicat rappellent dans leur missive au ministre des Tansportsque «le différend qui les oppose au directeur général et de son responsable de la sécurité tient au refus des syndicalistes de l'inscription des agents de sécurité sur la liste électorale pour le renouvellement du comité de participation (Cp) ». Or, dans le même document adressé au ministre, ces syndicalistes écrivent que la loi et les décrets «interdisent formellement aux agents de sécurité de figurer dans les comités de participation». En dernier recours ils ont sollicité la tutelle, le ministre des Transports, pour «stopper l'anarchie qui règne» au sein de ce fleuron de la technologie. Cependant, ils se disent déterminés à poursuivre leur combat: «Quoi que cela nous coûtera nous refusons, après 40 ans de bons et loyaux services, de nous taire face à des dépassements inacceptables de la part de personnes dont la place est plutôt ailleurs qu'au sein de cette entreprise hautement technique», ont-ils appuyé dans ce courrier qu'ils ont adressé à M.Maghlaoui. Officiellement, l'Enna est un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic), sous tutelle du ministère des Transports. Souvent, cette entreprise est comparée, pour ses revenus, à la Sonatrach pour dire que si l'une gère les ressources du sous-sol, l'autre bénéficie de la manne du ciel. Les principales missions de l'Enna consistent à mettre en oeuvre la politique nationale de la navigation aérienne en coordination avec les autorités concernées et les institutions intéressées; elle assure la sécurité de la navigation aérienne dans l'espace aérien national. Elle veille au respect de la réglementation des procédures et des normes techniques relatives à la circulation aérienne, à l'implantation des aérodromes, aux installations et équipements relevant de sa mission; elle gère l'exploitation technique des aérodromes ouverts à la circulation aérienne publique de même qu'elle assure la concentration, la diffusion ou la retransmission au plan national et international des messages d'intérêt aéronautique ou météorologique.