Abdelmadjid Tebboune a tenu son premier Conseil des ministres pour faire le point sur la situation, surtout après son absence qui a duré deux mois, en raison de sa contamination au Covid-19. Une rencontre avec l'Exécutif qui ne semble pas lui avoir donné satisfaction. Du moins dans certains secteurs. Sur la gestion de la crise sanitaire, il n'est pas évident de connaître réellement l'appréciation du chef de l'Etat à travers le communiqué de la Présidence, mais il est tout de même possible de deviner la fermeté avec laquelle le président Tebboune a donné ses instructions. Ce dernier a «souligné la nécessité de poursuivre les préparatifs nécessaires pour lancer, janvier courant, la campagne de vaccination contre la Covid-19, suivant une organisation sans faille» est-il indiqué dans le communiqué. Le chef de l'Etat insiste donc à ce qu'il n y ait pas de retard dans le lancement de la campagne de vaccination, ni des manquements ou un quelconque cafouillage pour mener à bien toute l'opération. Il s'agit là d'une question importante pour Abdelmadjid Tebboune qui, depuis le début de la crise sanitaire, s'est engagé à placer la santé du citoyen en priorité et avait, en août dernier déjà, donné des instructions fermes afin que l'Algérie soit parmi les premiers pays à acquérir le vaccin anti-coronavirus. L'hésitation du Comité scientifique à choisir un vaccin, qui a duré jusqu'au 20 décembre, avait amené le chef de l'Etat à intervenir de son lieu de convalescence et à ordonner à son Premier ministre de réunir «sans délais» les experts pour se prononcer sur le vaccin à acquérir, mais aussi pour lancer la campagne de vaccination. Abdelmadjid Tebboune avait donc mis le holà à l'excès de prudence des scientifiques car la situation d'urgence exigeait une prise de décision de manière prompte et ferme. C'est ce qui explique donc la fermeté des instructions du chef de l'Etat lors du Conseil des ministres. Pour le président, son rappel à l'ordre du 20 décembre dernier et sa fermeté lors de la réunion de dimanche dernier, visent à donner un coup d'accélérateur à la prise en charge de la question sanitaire. Et c'est le cas puisque les autorités sanitaires ont vite fait d'annoncer le choix du vaccin russe Spoutnik V dont la livraison d'un premier quota d'un demi-million de doses devrait se faire dans les prochaines semaines. L'Algérie s'apprête également à acquérir d'autres vaccins dont un chinois probablement après l'échange téléphonique entre le Premier ministre, Abdelaziz Djerad et son homologue chinois, M. Li Keqiang, portant, notamment sur la coordination des efforts des deux pays dans la lutte contre la pandémie de Covid-19. Il y aura enfin le quota dans le cadre de l'achat groupé du Covax. Pour le secteur de l'industrie pharmaceutique, le président semble satisfait. Il a néanmoins tenu à souligner l'importance de la mise en oeuvre des objectifs tracés dans ce secteur afin d'augmenter les capacités nationales de production de divers produits pharmaceutiques et réduire les importations à l'entame de l'année. Concernant la solidarité nationale, le chef de l'état estime que les efforts doivent être doublés afin de renforcer les différents mécanismes dédiés à la femme au foyer, à même de l'encourager à adhérer au processus de production nationale. Enfin, pour l'enseignement supérieur et la recherche scientifique, Abdelmadjid Tebboune a mis l'accent sur l'impérative concrétisation de l'indépendance de chaque université et l'orientation vers un partenariat fructueux et un jumelage avec les universités étrangères. Il a appelé, en outre, à l'intensification de la coopération entre les universités nationales et leurs homologues étrangères, à travers l'adoption d'une approche permettant d'ériger l'université en véritable locomotive pour l'économie nationale grâce à l'innovation et la recherche appliquée