La fête de Yennayer revient cette année en apothéose, un retour plébiscité par toute l'Algérie dans sa diversité et pluralité. C'est de l'héritage ancestral qui a été officialisé et décrété comme fête nationale chômée et payée. C'est le prix des luttes pour la réhabilitation de l'histoire d'un peuple jaloux de sa civilisation et de son référent berbère en tant que composant déterminant et intrinsèque de la personnalité nationale. Ce variant et symbolique est ciblé par les ennemis de l'héritage humaniste et universel, il subit des attaques frontales de la part des tenants de l'anachronisme et des inepties historiques. La dernière des attaques émane de sieur Ferkous, un wahhabite algérien à la solde de ses bailleurs de fonds, à savoir les enturbannés de l'Arabie saoudite. Un «madkhali», héritier du dogme le plus obscurantiste de l'islamisme salafiste. Ce quidam vient de déclarer que « Yennayer est une pratique aux antipodes de la religion monothéiste. Il est interdit de fêter Yennayer parce qu'il consacre les pratiques païennes des civilisations anciennes», telle est la sentence d'un soi-disant savant dont les adeptes se bousculent au portillon pour avoir sa «bénédiction» tant recherchée par les crédules qui croient au charlatanisme de ce Ferkous. La question de l'identité a été réglée une fois pour toutes, mais les haineux et les instruments de la discorde et de la déstabilisation cherchent toujours des brèches pour attiser les feux de la division et de la zizanie dans le but de frapper de plein fouet l'harmonie et la mosaïque qui meuble et orne l'Algérie dans sa diversité et sa différence. C'est pour cette raison que les forces du chaos et de la déstabilisation recourent à ce genre de «guet-apens» pour semer le trouble et affecter la quiétude des Algériens qui vivent avec fierté leur identité dans toutes ses expressions et composantes. Yennayer est une occasion pour les Algériens et les Algériennes de renouer avec la tolérance, la différence et la diversité comme prolongement de l'algérianité historique loin de toutes les formes d'instrumentalisation et de récupération des valeurs nationales. La mise en branle de la fête de Yennayer comme fête nationale, a coupé court avec les apprentis sorciers qui voulaient chaque fois se dissimuler derrière des arguties fallacieuses au nom des valeurs et des référents qui constituent la personnalité et l'identité du pays. Yennayer en tant que dimension civilisationnelle se démarque des énoncés qui s'arc-boutent sur des définitions communautaristes et susceptibles de provoquer des réactions de castes et de forces d'intérêts cupides et de pouvoir. Yennayer de cette année se déroule en pleine pandémie de coronavirus, ce qui veut dire que l'ampleur festive ne sera pas comme les deux années précédentes où la fête se faisait avec ostentation et d'une manière relevant d'une vraie déferlante festive. Yennayer est le ciment qui consolide l'unité nationale, c'est aussi un variant dont le caractère démocratique et pluriel est un garant de la tolérance et du respect de l'Autre dans le cadre du vivre ensemble. Cette dimension dérange certaines forces nihilistes et obscurantistes parce qu'elle est porteuse d'une démarche d'ouverture sur l'Autre. Yennayer est un rempart sûr contre toutes les tentatives de la division et de la dislocation de l'entité nationale, il est le prolongement de l'histoire millénaire du pays. D'ailleurs, ce n'est pas par hasard que les forces totalitaires et obscurantistes développent une animosité symptomatique à l'égard de Yennayer, un calendrier où la référence à l'agriculture et la fertilité comme produits de la nature dérange beaucoup les tenants de la pensée rétrograde aux couleurs d'esprit mortifère. Yennayer doit être consacré comme élément de l'unité et de cohésion contre toutes les menaces qui visent la diversité et la pluralité culturelle, identitaire et historique de l'Algérie digne d'une mosaïque.