Au niveau du tombeau de Massinissa, Bouteflika a mis dans l'embarras tous les responsables locaux. C'est une véritable visite-marathon que le président de la République s'est imposée, hier et avant-hier, dans la wilaya de Constantine. Après avoir consacré la première journée exclusivement à la ville de Constantine, Bouteflika s'est rendu, hier, dans les localités de Bkira, Hamma Bouziane, Zighoud Youcef, Didouche Mourad et enfin dans les deux mégacités, les nouvelles villes Ali Mendjeli et Massinissa. C'est au niveau de cette dernière cité que la forte délégation qui accompagnait le président a eu droit à un «coup de théâtre». A propos de cette fameuse ville numide, qui demeure toujours à l'état de projet, Bouteflika a sérieusement sermonné le directeur de l'urbanisme et de la construction. «Cessez de me parler des première, deuxième et troisième tranches. Tous les travaux doivent démarrer en même temps. Le temps c'est de l'argent. L'argent ne peut être gaspillé. L'Etat a trop donné», a notamment déclaré le chef de l'Etat en s'adressant au DUC. Au niveau du tombeau de Massinissa, Bouteflika a pratiquement mis dans l'embarras tous les responsables locaux en demandant qu'on lui allume les projecteurs entourant la sépulture. Coup de théâtre, c'est la panique générale, les projecteurs ne s'allument pas. Une autre preuve que les autorités locales n'ont pas compris le message d'Alger lorsque le chef de l'Etat a sévèrement critiqué certains responsables, lors de sa récente tournée dans la capitale. Le président de la République a accordé une très grande importance au tombeau de Massinissa. Il s'est enquis de sa restauration et de l'aménagement du site qui l'entoure. Et c'est justement à propos de ce site que Khalida Toumi, ministre de la Culture, est entrée en scène. La ministre a fortement critiqué l'aménagement du site. Il semblerait que les responsables locaux aient utilisé un terrain sans autorisation. Et elle a vivement exprimé son total désaccord avec la méthode utilisée dans l'aménagement du site Massinissa. «Vous avez utilisé un terrain non autorisé, vous n'avez pas respecté les normes archéologiques. Le ministère de la Culture va saisir la justice.». Dans ce même contexte, le président a insisté sur le strict respect des critères scientifiques et archéologiques définis par les experts. «Je suis fatigué de vous entendre me raconter toujours la même chose. A chaque fois que je viens, c'est la même histoire, la même explication. Ça traîne depuis 1999.» Il s'agit bel et bien d'un réquisitoire auquel ont été soumis les responsables locaux de la wilaya de Constantine. «Je vous le répète encore, l'Etat a trop donné, apprenez à réaliser des projets en fonction de l'argent disponible», a conclu le président de la République.