Premier accroc au sein de la gauche pour la présidence à la chambre des députés? Carlo Azeglio Ciampi, le Président de la République italienne, ne veut pas être tiré par la veste, des partis politiques de quelque couleur qu'ils soient ( droite ou gauche). Sa décision de ne pas briguer un second mandat de sept années au Quirinal, a été prise il y a de cela quelques mois. En effet, le 24 novembre 2005, en voyage officiel en Turquie, il a expliqué, au cours d'une discussion avec les journalistes qui l'accompagnait, de vouloir «finir le mandat avec dignité». Le 8 décembre de la même année à Lodi (Italie), il a ajouté qu'à la fin de son septennat, il fera «le grand-père, peut-être même l'arrière-grand-père». La semaine dernière, le chef de l'Etat fait, indirectement, allusion à son ami Eugenio Scalfari, le fondateur du journal La Répubblica, son «irrévocable décision d'accepter une riconferma», c'est-à-dire une reconduction ou si vous voulez bien un renouvellement de la charge première de président de la République. «Je ferai le Sénateur à vie où je mettrai le même engagement (...) comme dans toutes les charges qui m'ont été confiées», pour le Président Ciampi, faire encore sept années, c'est comme «une sorte de monarchie républicaine». En attendant la confirmation du vote de ces élections de la part de la Cour de cassation, annoncée pour cet après-midi du mercredi 19 avril à 18h (italienne) et qui ont fait couler beaucoup d'encre et beaucoup d'angoisse, même au sein de l'électorat italien, le futur Président du Conseil de l'Italie poursuit ses entrevues avec les responsables des partis-alliés. Après Fausto Bertinotti de «Rifondazione Comunista», Piero Fassino secrétaire général des démocrates de la Sinistra, Francesco Rutelli leader de la Margherita, Romano Prodi s'est également entretenu avec Antonio Di Pietro, chef de «l'Italia dei Valori», ex-magistrat des «mani pulite» (mains propres), qui a conduit le procès (avec d'autres juges) sur la corruption de la Première République. En attendant les autres rencontres que Romano Prodi fera avec le reste des chefs de file qui l'ont soutenu. Mais, déjà... les premières brèches... ou seulement la première épine qui peut entraver les premiers pas de Prodi, une bataille souterraine (peut-être un peu sournoise) est en train de prendre forme, au sein de cette gauche plurielle, l'avant-goût d'un avant-premier «accroc» entre «Rifondazione» et les Démocrates de Sinistra, concernant la présidence de la Chambre des Députés. Le staff, au complet du PRC (Rifondazione), se démène pour que cette chaise présidentielle des députés soit à la portée de son Secrétaire général : Fausto Bertinotti; de l'autre côté, Piero Fassino (DS) et les grands barons de son parti haussent la voix, veulent que la présidence de Montecitorio (là est le siège de la Chambre des Députés), aille à Massimo D'Alema, ex-secrétaire général des DS, ex-Président du Conseil Italien, avant 2001,aujourd'hui Président des Démocrates de la Sinistra et député européen. Mais le plus inattendu vient d'une interview de Sandro Bondi, coordinateur de «Forza Italia», le parti politique de Silvio Berlusconi, à Famiglia Cristiana hebdomadaire catholique très près du Vatican, «Prodi au gouvernement, Berlusconi au Quirinal» ou vice-versa. - C'est-à-dire : Romano Prodi Président du Conseil Italien et Silvio Berlusconi, Président de la République (ndr). «On se met d'accord pour deux années pour gouverner le pays et puis... on va au vote (...)» La grande coalition...quoi, le rêve de Silvio Berlusconi, l'homme qui n'aime pas perdre les élections.