Le président Azeglio Ciampi laisse un poste, certes symbolique, mais qui n'en a pas moins son importance dans le système politique italien. Après avoir répondu par un «non définitif» à sa réélection pour un second septennat à la Présidence de la République, souhaité en choeur par toute la classe politique italienne -de droite comme de gauche- Carlo Azeglio Ciampi le président aimé de tous, confirme son indisponibilité pour son «âge avancé et pour l'inopportunité de deux septennats». Elu en 1999, au premier scrutin du 1er jour des élections par la majorité des 2/3 des votants, c'est-à-dire 707 voix, le premier magistrat du pays quitte officiellement sa charge, le 18 mai prochain. Entre-temps des discussions en coulisses et à l'ombre des projecteurs, se nouent et se dénouent, entre partis et formations, mouvements et unions. La surprise a été l'entrevue-discussion autour de l'important thème de la «rose» des noms de candidats à présenter, de part et d'autre pour la présidentielle, entre les deux «ennemis» de la politique : Romano Prodi et Silvio Berlusconi. C'est la première rencontre du genre, qui a eu lieu entre les chefs de file de la droite et de la gauche, depuis les élections législatives des 9 et 10 avril dernier. Plus d'une heure de colloque, dans une atmosphère «cordiale» comme on dit...quand on ne veut rien dire, des sujets abordés et des noms énoncés. Paraît-il que les deux présidents du Conseil, l'un sortant l'autre bientôt en fonction, ont parlé de la méthodologie à suivre pour l'élection du président de la République. La candidature la plus citée est celle de Massimo d'Alema, un politique considéré l' «intelligent» avec un QI plus que supérieur, plein de ressources et d'expérience, un homme politique au sens large du terme, un «communiste» du point de vue de Berlusconi. Le nom de d'Alema est soutenu par les 95% de la coalition du centre-gauche. Mais Les partis politiques de la droite n'en veulent pas, ils ont leurs candidats: Gianni Letta, mis en avant par la «Casa delle Liberte», mais...La Lega Nord a aussi son candidat: Umberto Bossi, le n°1 du parti Leghista. Qui sera au sommet du «Colle» (colline), comme aiment à l'appeler les initiés de la politique, le Palais de la présidence. Tout débutera le lundi 8 mai, à 16 heures, ce sera le premier vote, le quorum à atteindre est de 2/3 de voix des 1010 grands électeurs: 630 députés, 315 sénateurs plus 7 sénateurs à vie -(dont deux ex-présidents de la République: Francesco Cossiga (1985-1992) passé au 1er scrutin avec la majorité des 2/3 et Oscar Luigi Scalfaro (1992-1999) après une dure et longue bataille de 12 jours, fut élu au 16e scrutin par 672 votants)- et 58 délégués des régions. Le nouveau chef de l'Etat devra remporter 674 voix, s'il veut passer au premier tour du premier jour...Mais la victoire risque d'être longue, vu la forte opposition de Berlusconi et ses alliés.