La situation politique nationale est ouverte sur toutes les possibilités et probabilités. C'est le moins que l'on puisse dire d'un processus politique comme celui qui est en train de s'affirmer actuellement dans le pays. La dissolution de l'Assemblée populaire nationale (APN), n'a pas suscité l'intérêt aussi important de la part des spécialistes et les observateurs de la scène politique nationale. Cette dissolution s'est faite dans un contexte et une conjoncture qui ne sont pas du tout reluisants et ordinaires, plus grave encore, l'enjeu est multiple et les risques qui guettent les institutions de l'Etat sont bel et bien omniprésentes. Le spectre politique qui caractérisera l'accompagnement de cette dissolution du Parlement, ne sera pas inexorablement celui qui a existé avant. Beaucoup d'interrogations sont soulevées à ce propos. Sachant pertinemment que la réalité politique qui se trame au sein de la société en profondeur de ses structures multiples, c'est une réalité qui risque de surprendre plus d'un de par sa teneur et son projet qui risque de fâcher un nombre respectable des Algériennes et des Algériens. La question ne nécessite pas plus d'explication, c'est claire comme de l'eau limpide, il s'agit de l'islamisme dans toutes ses variantes, c'est lui dont les transformations en cours pourraient se substituer à la classe politique responsable de l'impasse dans laquelle est plongé le pays. C'est dire que la situation prête réellement à confusion, et ce n'est pas du tout une manière de faire dans le catastrophisme ou le cataclysme politique. Que ce soit ceux qui en appellent à asseoir une transition politique ou ceux qui attendent aux aguets en profitant de cette dissolution pour resserrer leurs rangs, la finalité sera la même, dans la mesure où aucun préalable démocratique n'a été abordé ni mis en branle comme forme de gage pour que la situation politique du pays n'ait pas à confronter une espèce de bicéphalisme kafkaïen qui mettra le pays dans un véritable imbroglio, pour ne pas dire un bourbier politique. Pour des raisons subjectives et objectives en matière d'analyse de la situation politique du pays, l'on constate que les islamistes dans leur diversité, sont les mieux «équipés» et préparés grâce au laxisme de l'Etat, mais aussi le recul drastique du rôle des «démocrates» en termes d'implication dans la société pour se proposer comme élément incontournable de la scène politique nationale. Cette posture risque d'engendrer une situation aux conséquences faites de clivages et d'impasse qui affecteront le fonctionnement des institutions de la République. Pour être clair et sans détour, l'islamisme se nourrit de la versatilité qui lui donne une longévité extraordinaire dans la perspective d'infiltrer les rouages de l'Etat dans le but de transformer la nature républicaine de la République. Sachant que les islamistes entretiennent des relations claires et très profondes avec les pays dont la connotation islamiste est saillante, comme c'est le cas avec la Turquie et les autres pays se référant à l'internationale islamiste version Frères musulmans ou djihadiste comme c'est le cas pour les islamistes inféodés aux puissances étrangères qui alimentent les organisations terroristes internationales les plus fanatiques et extrémistes. L'Algérie fait face à une évolution gravissime dans sa frontière Ouest où le sionisme est présent grâce à la normalisation du Makhzen avec l'entité sioniste. Le parti au pouvoir marocain, est un parti islamiste dont le soutien à l'entité sioniste n'est pas à démontrer, ce parti est aussi membre avec le Mouvement de la société pour la paix algérien (MSP) dans la même nébuleuse et organisation des Frères musulmans, qui siège actuellement en Turquie. C'est dire que l'enjeu est très sérieux et que le risque n'est pas une vue d'esprit. Que fera le MSP, une fois qu'il sera majoritaire via des élections législatives anticipées? Cette question sonne comme un véritable dilemme, surtout que l'alliance entre la famille de la mouvance islamiste risque de se faire dans le but de cerner l'enjeu politique et le déterminer selon leurs propres desiderata. L'Algérie vit un tournant politique sérieux et sensible, cela doit être pris avec vigilance et prudence. Il faut songer à mettre en place des garde-fous en mesure de prémunir la République et la protéger de ce probable glissement politique dont les conséquences pourraient en être très coûteuses et désastreuses à la fois.