Ils sont le produit d'une matrice religieuse coupant court avec leur appartenance à la patrie qui est l'Algérie C'est cela l'islamisme, il transgresse les patries, il ne les reconnaît pas comme instrument politique, de défense de souveraineté, et d'indépendance politique, économique et culturelle. Les islamistes algériens ne se réfèrent pas aux symboles de l'islam authentiquement algérien, qui privilégie une conception tolérante et morale en termes de préceptes et enseignements, à l'image des savants et réformistes connus dans le pays, tels l'Emir Abdelkader, Abdelkader Djillali et autres concepteurs d'un islam authentique, moralisateur et attaché aux valeurs du pays et de ses constantes. La mouvance islamiste montre, on ne peut plus clairement, que sa tâche ne consiste pas en un mouvement qui puise son existence de la spécificité algérienne et ses prolongements historiques, politiques et doctrinaux qui constituent les valeurs de l'Etat algérien et de sa politique étrangère. Ils sont le produit d'une matrice religieuse coupant court avec leur appartenance à la patrie qui est l'Algérie. Le MSP et les autres variantes de l'islamisme algérien n'ont jamais caché leur lien avec la nébuleuse islamiste internationale. Ils ont fait de ce lien un rapport viscéral. Nos islamistes soutiennent à fond Erdogan comme étant une nouvelle incarnation et le représentant de la nébuleuse intégriste au niveau international, à telle enseigne que la Turquie s'est transformée en un lieu d'accueil des islamistes du monde entier en général et de l'organisation des Frères musulmans égyptienne en particulier.Les islamistes se soutiennent entre eux, ils sont même dans une logique transnationale, ils coordonnent leurs actions au niveau régional, comme au niveau national, mais leur appartenance n'est pas celle qui fait référence aux frontières délimitées par la souveraineté d'un Etat ou par rapport aux critères régissant la patrie et ses références propres sur le plan politique, historique et stratégique. L'alliance de la mouvance islamiste, propre de chez nous, avec d'autres variantes au niveau international, s'inscrit dans une stratégie coordonnée pour affaiblir l'Etat-nation. Cette démarche a été vérifiée et elle se vérifie actuellement à travers des ingérences soutenues par des puissances étrangères, dans la perspective d'atomiser lesdits Etats, et d'en faire une plaque tournante de la déstabilisation de la région et son remodelage selon les intérêts de ces puissants. La mouvance islamiste donne la preuve que les Etats ne servent à rien, si ce n'est de permettre à ladite mouvance d'atteindre ses objectifs, consistant à asseoir les jalons d'une ligue, fédérant les organisations intégristes de par le monde et structurant cette force à travers un ensemble appelé, «Dar al Islam» pour se démarquer des autres entités politiques à l'image de l'Etat et de son patrimoine historique. C'est paradoxal comme approche. Cette démarche frise le cynisme et l'aliénation. Le président du MSP et les autres variantes de la mouvance islamiste ne trouvent pas de problème dès lors que la colonisation soit couverte du drap de l'islam, loin s'en faut. Alors que les colonialismes n'ont pas de religion ni de frontières, les islamistes croient juste à une logique s'arc-boutant sur l'assujettissement, la domination et la dépersonnalisation des peuples et de leur exploitation à merci. C'est cela l'islamisme, il transgresse les patries, il ne les reconnaît pas comme instrument politique de défense de souveraineté et d'indépendance politique, économique et culturelle. Les islamistes confirment leur inféodation à une idéologie mortifère, se cachant d'une manière fallacieuse derrière la religion pour amoindrir et pourquoi pas détruire la symbolique de l'Etat pour la substituer en un ensemble porteur de la négation de la citoyenneté et l'appartenance à la patrie. Seule l'appartenance au monde des croyants et à leur commandeur compte à leurs yeux C'est ce qui explique les accointances manifestes de la mouvance islamiste algérienne avec les Frères musulmans, et sa participation à la conférence de l'internationale islamiste dernièrement en Turquie, comme démarche soutenant ce qui se passe au Moyen-Orient comme situation de destruction des Etats et des entités politiques sous le fallacieux prétexte du «printemps arabe», en promettant la démocratie et l'Etat de droit aux peuples de ladite région; sachant que les islamistes de par le monde, rejettent d'emblée cette invention humaine qu'est la démocratie et ses corollaires.