Le MSP veut se «libérer» de son héritage intimement lié au mouvement des Frères musulmans cher à Hacen El Benna Le MSP est face à une donne où il devrait conserver son identité foncièrement islamiste, affiliée aux Frères musulmans, mais il semble disposé à changer quelques énoncés pour les besoins d'une politique d'entrisme. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), une variante de la mouvance islamiste vend aux Algériens un islam «moderne» et en phase avec les exigences des changements dont fait preuve l'Algérie en particulier et le monde en général. Seulement, le MSP ne sait pas que sa littérature politique s'inspire, voire elle puise dans le corpus islamiste d'une manière littérale. C'est ce qui ressort de la dernière contribution publiée sur la page officielle dudit mouvement islamiste qui prône d'une manière tactique une démarche «modérée». Le MSP qui veut se «libérer» de son héritage intimement lié au mouvement des Frères musulmans cher à Hacen El Benna, le «théoricien» de la pensée islamiste dans son expression politique, veut faire dans le «révisionnisme» et le «négationnisme» par rapport à cet héritage, mais la révision se fera aussi d'une manière tactique pour donner l'impression que le MSP consacre la sécularité dans sa pratique politique en sa qualité de mouvement qui se veut une alternative politique et non pas une espèce de mouvance qui se réfère à la religion comme fondement de son existence en tant que telle. Un grand débat vient d'être lancé au sein de ce mouvement qui cherche à se positionner sur l'échiquier politique de par les difficultés qui rongent cette variante et l'ensemble de la mouvance islamiste dans le pays et le Monde arabe en général. La problématique abordée par ce mouvement, c'est comment séparer le politique de la prédication. Une manière de se démarquer subtilement du travail relevant de la prédication qui n'est autre qu'une façon de faire de la politique, mais sans que cela soit affiché vertement et de manière directe. Mais le MSP peine à se faire une nouvelle «identité» qui correspond à sa «nouvelle» démarche qui vise à se montrer comme un mouvement à caractère politique par excellence. Les débats autour de cette démarche ont fait ressortir une espèce de conception «bigote» qui ressemble à celle qui a existé et qui existe toujours dans sa littérature politique. Il s'agit de maquiller le discours et ne pas le renvoyer aux origines de la nébuleuse islamiste. C'est la thèse et l'approche qui circulent au sein de ce mouvement et qui ont bénéficié d'une publication en pompe sous forme de contribution sur la page officielle du MSP. Un cadre de ce mouvement s'est permis l'interrogation de cet héritage en dissociant l'expérience de Hacen El Benna de celui du Sayed Qotb. L'explication se fait étayer par l'exigence d'appréhender la notion de l'Etat et du pouvoir en dehors les clichés reçus sur la base de l'expérience du mouvement des Frères musulmans en Egypte depuis sa genèse, à nos jours. El Hadj Aziz, puisque c'est de lui qu'il s'agit, n'a pas jugé utile de revoir le corpus et la méthode instaurée depuis la création de cette nébuleuse que le MSP fait partie d'elle en sa qualité de membre permanent dans sa version internationale. Il a suggéré de dissocier la prédication comme élément essentiel dans l'approche des mouvements islamistes en présentant un démarche plus souple en politique pour convaincre et avoir une assise plus large dans le but d'accéder à l'objectif central celui de l'Etat et du pouvoir politique pour réaliser les objectifs de la «Djamaâ islamiya». C'est une forme d'entrisme maquillé à des fins politiciennes. La rupture pour le mouvement devrait se faire par rapport aux lectures «radicales» qui ont été instaurées par Sayed Qotb au sein de la «Djamaaâ» et du mouvement des Frères musulmans. Quant à Hacen El Benna, la démarche doit être maintenue intacte y compris sur le plan politique comme cela est mentionné dans cette contribution publiée sur la page officielle du MSP. Le MSP se cherche, il ne sait plus sur quel pied danser, il est face à une donne où il devrait se maintenir en tant qu'entité et identité foncièrement islamiste affiliée aux Frères musulmans, mais il veut aussi jouer le jeu de l'entrisme même si cela nécessite de changer quelques énoncés du point de vue sémantique pour la circonstance. C'est cela le machiavélisme et la versatilité.