Des chaînes interminables de diplômés universitaires se forment chaque jour de réception devant le siège de la direction de l'emploi. A l'instar des autres wilayas du pays, c'est un maigre quota que celui affecté à la wilaya de Souk Ahras dans le cadre de la formule dite «du contrat de préemploi», avec seulement 380 postes proposés pour les jeunes chômeurs en ce début d'année 2006 contre 997 enregistrés durant l'exercice écoulé. Un état de fait qui vient compliquer les choses pour les services de la direction de l'emploi dans le dispatching de cet indigeste quota d'une manière la plus équitable qui soit. C'est donc sans surprise, mais avec un vif dépit, que les 4500 candidats en attente d'embauche ont accueilli les maigres «CPE» concédés par la tutelle. Malgré ce désappointement, des chaînes interminables de diplômés universitaires se forment chaque jour de réception devant le siège de la direction de l'emploi. Ces jeunes qui viennent des quatre coins de la wilaya font le pied de grue devant cette structure pendant de longues heures, en quête d'emploi même s'ils savent pertinemment que dans le meilleur des cas au bout de 24 mois d'exercice, ils finiront par être éjectés du circuit faute de postes. Une lapalissade! Cette élite, pressée de bénéficier de l'embauche, ne demande qu'à donner des preuves de son savoir et servir son pays avec abnégation. Ce raisonnement par récurrence renvoie à la question que se pose tout Algérien ayant l'esprit judicieux: «L'Etat investit-il des sommes faramineuses pour que ses cadres aillent dans la rue?» Le moins qu'on puisse dire pour une bonne partie de ces diplômés en attente d'embauche, est que le bout du tunnel n'est pas pour demain car le CPE, version Algérie, ne serait en fin de compte qu'un palliatif qui ne résorbe pas le chômage qui guette les nouveaux diplômes universitaires. C'est le supplice de Tantale.