C'est dans une impasse qu'atterrissent chaque année des centaines de détenteurs de diplômes universitaires de la wilaya de Mila, à l'instar des étudiants des autres régions du pays, dès lors que les perspectives d'emploi et d'insertion sont très insignifiantes pour ne pas dire quasiment inexistantes. La nouvelle donne économique a eu pour effet de mettre sur le carreau plusieurs dizaines d'entreprises censées diminuer l'ampleur du chômage. Selon une version toute officielle, la wilaya de Mila, qui figure au hit parade des régions où le chômage bat son plein, enregistre chaque année la mise sur le marché de l'emploi de près de 4000 étudiants porteurs de diplômes et qui viennent gonfler les rangs des désœuvrés. Les opportunités d'embauche étant très rares, seulement 12 à 15% des cadres universitaires, selon des informations en notre possession, sont intégrés dans les différents secteurs d'activité lorsqu'ils ne sont pas carrément injectées dans les réseaux nébuleux et informels de l'emploi chichement rémunéré. Selon certaines indiscrétions, cette méthode de recrutement au rabais est une forme d'exploitation de la main-d'œuvre et se fait très souvent au détriment de la législation du travail et des règlements en vigueur. Dans les meilleurs des cas, les plus chanceux arrivent à décrocher un contrat de préemploi au niveau de quelques entreprises rescapées contre un salaire n'excédant pas les 6000 DA. L'autre maigre possibilité consiste à lorgner du côté de l'emploi « socialement » précaire auprès des sociétés privées moyennant des rémunérations aléatoires et sans aucune couverture sociale, dans la plupart des cas qui nous ont été signalés. N'arrivant pas à joindre les deux bouts, la majorité de ces élites universitaires se convertissent, la mort dans l'âme, dans l'exercice de petits métiers secondaires (chauffeurs, marchands ambulants, etc.). Au fait, un diplôme universitaire, ça sert à quoi au juste ?