Selon le premier responsable de Sonelgaz, les Algériens paient 65% du coût réel de l'électricité. La facture d'électricité sera salée durant les prochains moins. Le P-DG, de la Sonelgaz, M.Nouredine Bouterfa, est revenu hier sur ce point pour souligner, encore une fois, l'importance d'une telle mesure. «Les Algériens ne paient que 65% du prix réel de l'électricité», a-t-il précisé. S'expliquant sur cette question, en marge du séminaire organisé par le Comité algérien de l'énergie sur les réformes des marchés de l'énergie en Afrique à l'hôtel Hilton, le P-DGde Sonelgaz a indiqué que l'augmentation est inéluctable. Afin de justifier ses propos, le patron de la Sonelgaz a tenu à affirmer que le citoyen dépense trois fois plus dans les télécoms que dans l'électricité. La preuve, poursuit-il, le chiffre d'affaires global des opérateurs télécoms, enregistré en 2005 est de 300 milliards de dinars alors que le résultat de la Sonelgaz est de 100 milliards de dinars. Autre argument présenté par le responsable, la facture d'électricité ne représente que 10% du Snmg. M.Bouterfa pense que le relèvement des tarifs est une démarche tout à fait légitime puisqu'elle permettra à la société de financer ses projets. Devant les besoins croissants de la population en électricité, la Sonelgaz a engagé tout un programme de construction de centrales électriques. Or, avec les prix appliqués actuellement, affirme M.Bouterfa, l'entreprise ne peut pas en assurer efficacement le financement. Selon la chargée de communication, l'entreprise a déjà investi 78% de son chiffres d'affaires pour assurer justement une offre à moyen terme. Il y a lieu de rappeler que l'entreprise a remis récemment sa requête à la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg). Même si le dossier est en cours d'étude actuellement au niveau de la Creg, une augmentation reste, donc, loin d'être écartée. Celle-ci sera, probablement, autour de 15%, avait estimé dernièrement M.Bouterfa. Par ailleurs, la rencontre d'hier qui a regroupé des experts africains et étrangers, a abordé les problèmes de l'énergie en Afrique. Selon un rapport établi par le Conseil mondial de l'énergie (CME), seulement 25% de la population en Afrique ont l'accès à l'énergie. Le vice-président du CME Afrique, M.Alioune Fall, a déclaré, lors de son intervention, que l'Afrique accuse un grand retard en termes d'accès à l'énergie. Le paradoxe, affirme-t-il, est de constater que le continent africain possède un potentiel de 1800 milliards KW/h inexploité. Ce dernier a mis l'accent sur l'importance de renforcer la coopération énergétique entre les pays du continent. «Avec un prix du pétrole à 75 dollars nous devons aider les pays pauvres qui manquent de ressources énergie», a-t-il précisé. Selon lui, des discussions sont en cours pour la création d'un fonds de financement d'ici juillet prochain. Il y a lieu de souligner qu'en matière d'accès à l'énergie, M.Bouterfa estime que notre pays est en avance. Selon lui, le taux de pénétration de l'électricité est de 96% et 34% pour le gaz. Interrogé sur les projets d'interconnexion avec les pays du Maghreb et d'Europe et l'ouverture du marché de l'électricité, le P-DG a fait savoir que ce genre de projet prend beaucoup de temps.