A la veille d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée au rapport de Kofi Annan sur le Sahara occidental, Mohamed Bedjaoui s'est entretenu hier avec le secrétaire général de l'ONU, apprend-on auprès de la Mission permanente algérienne auprès de l'ONU. Cet entretien sera suivi par une rencontre avec le président du Conseil de sécurité qui se trouve être le représentant permanent de la République de Chine, ainsi qu'avec des ambassadeurs dont les pays siègent au Conseil. L'objectif de cette démarche qui intervient à quelques heures du vote du Conseil de sécurité de l'ONU est d'expliciter la position de l'Algérie sur le dossier du Sahara occidental. Laquelle position est en faveur d'une solution par la voie référendaire pour l'autodétermination sous les auspices des Nations unies, et l'application des décisions de la communauté internationale. La démarche algérienne intervient au lendemain de la sortie «fracassante» du président sahraoui qui, rejetant le plan Annan, a clairement menacé de reprendre la lutte armée. Il est entendu que le rapport Annan, qui développe une approche aux antipodes du plan Baker, privilégie la négociation directe entre les deux parties en conflit, le Maroc et le Sahara occidental. Jusque-là, le plan Baker préconisait un référendum d'autodétermination après une période d'autonomie de 5 ans. Un processus soutenu par l'Algérie au même titre que de très nombreuses nations. Le Maroc et la France qui se sont opposés au plan Baker ont déployé un énorme effort diplomatique qui a été vraisemblablement couronné par le rapport de Kofi Annan.