Ils s'opposent au nouveau statut qui, selon eux, «menace l'avenir des travailleurs». Tout semble indiquer que les travailleurs de la Fonction publique sont déterminés à faire aboutir leurs revendications socioprofessionnelles. L'appel de l'intersyndicale de la Fonction publique pour une grève nationale prévue le 9 mai prochain a encouragé différentes organisations syndicales à rejoindre le mouvement. Les conseils nationaux de l'éducation, de la santé, des finances de l'enseignement supérieur ainsi que l'Union nationale de la protection civile ont annoncé, hier, leur soutien à l'action de l'intersyndicale de la Fonction publique. Ces derniers comptent sensibiliser la base sur le mot d'ordre de grève. C'est ce qu'ont annoncé les représentants de ces syndicats lors d'une conférence de presse animée au siège du Snapap. «La situation socioprofessionnelle dégradée que subissent les travailleurs des différents secteurs de la Fonction publique et les atteintes aux libertés fondamentales, en particulier le déni du libre exercice du droit syndical, nous interpellent, afin d'unir nos forces et nous mobiliser davantage pour mieux défendre nos revendications légitimes», lit-on dans une déclaration de l'intersyndicale. Les rédacteurs de la déclaration rappellent les revendications ayant trait à l'augmentation des salaires, les libertés syndicales et le statut de la Fonction publique. Sur ce dernier point, les syndicalistes s'opposent au nouveau statut qui, selon eux, «menace l'avenir des travailleurs». Ils considèrent que l'introduction de la contractualisation constitue un danger pour la Fonction publique. «Avant d'aboutir à un statut, il faut qu'il soit soumis à la base», a estimé le président du conseil national des communes, Ali Yahia. Quant à l'augmentation des salaires, les représentants syndicaux ne semblent guère convaincus des derniers arguments du gouvernement. Le chef du gouvernement avait déclaré, récemment, que toute augmentation doit être le résultat d'une croissance économique. Pour M.Ouyahia, notre pays doit impérativement s'aligner sur les standards internationaux qui font des indicateurs économiques, les référents en matière de politique salariale. Il rappellera que la loi de finances 2006 a fixé suffisamment d'objectifs qui doivent tendre à améliorer les conditions de vie de la population et que sa préoccupation est centrée plutôt sur le 1,4 million de chômeurs que compte le pays. «Ce n'est pas dans l'anarchie qu'on règle les problèmes», avait indiqué le chef du gouvernement, allusion aux arrêts de travail qui secouent de nombreux secteurs d'activité. Cela, tout en reconnaissant le caractère légitime de l'attente de la population en matière d'amélioration du pouvoir d'achat. Rappelons, par ailleurs, que l'intersyndicale de la Fonction publique, qui regroupe dix syndicats des secteurs de l'éducation, de la santé et de l'administration, a décidé d'organiser une journée de protestation pour dénoncer la dégradation des conditions socioprofessionnelles des travailleurs caractérisée, estiment les représentants, par l'érosion du pouvoir d'achat et la non-reconnaissance des syndicats autonomes. Celle-ci compte d'ailleurs saisir officiellement le chef du gouvernement pour une rencontre autour de ces questions.