Les islamistes en rangs dispersés pour les législatives anticipées. Décidément, les prochaines joutes ne connaîtront pas une déferlante islamiste. Aucun projet d'alliance ni de coalition électorale n'est envisagé par les partis islamistes en lice pour ces élections. C'est ce qu'affirment les dirigeants de ces partis, à l'image de Lakhdar Benkhelaf, Fatah Rebaï et d'autres. Le resserrement des rangs et l'unification des positions ne seront pas à l'ordre du jour. Les regroupements précédents sont soldés par un échec patent. L'union Ennahda- El-Adala- El-Bina, une alliance stratégique scellée par les trois formations pour entrer en lice aux législatives précédentes de mai 2017, ne sera rééditée qu'en juin 2021. S'ils ont franchi cette barrière psychologique de listes communes, ces partis n'ont pas pu atteindre l' intégration organique au sein d'un seul et même parti. Très faiblement ancrée dans la société, cette union a néanmoins permis à ces partis de constituer un groupe parlementaire. En 2012 le Mouvement de la société pour la paix (MSP), El Islah et Ennahda, ont également scellé une coalition dénommée «Alliance de l'Algérie verte » pour participer aux législatives du 10 mai 2012 avec des listes communes. L'heure est aux accusations mutuelles entre les chefs de ces formations, issues de mêmes matrices. Tout en se lançant dans la course électorale, le président du MSP, Abderrazak Makri, accuse certains chefs de partis de négocier sous la table des quotas de députés, en faisant allusion à son frère ennemi le chef d'El-Bina, Abdelkader Bengrina. Depuis l'avènement du multipartisme en 1989, les formations islamistes n'ont pas réussi à contracter une alliance en vue d'une élection législative ou présidentielle. Une majorité même relative des islamistes constituerait un nouveau tournant politique en Algérie. Depuis le raz-de-marée du FIS dissous aux législatives avortées de 1991, l'Algérie n'a pas vraiment connu de vague verte. La dispersion de ces partis lors des législatives impactera négativement les résultats et le poids de ce courant à l'Assemblée populaire nationale, d'après de nombreux observateurs. Par ailleurs, les responsables de ces formations avouent qu'ils savent pertinemment qu'ils ne peuvent se mouvoir que dans un cadre qui leur a été, tracé par les hautes autorités publiques. D'ores et déjà, les leaders de ces partis se plaignent de l'inflation des listes de candidatures, du recul enregistré dans l'autonomie de l' Anie en raison du retour à la désignation au lieu de l'élection des membres de son Conseil national, des tensions et pressions auxquelles font face leurs formations respectives. Présentement, ces partis se sont jetés corps et âme dans la campagne de collecte de 25.000 signatures individuelles d'électeurs, qui doivent être recueillies dans au moins 23 wilayas, en vue de parrainer des listes de candidatures. Dans ce contexte, il est relevé que la plupart des partis islamistes en lice, peinent encore à élaborer des listes électorales, qui satisfassent aux exigences posées par la nouvelle loi électorale en matière de parité homme-femme et de quota des jeunes de moins de 35 ans sur les listes électorales. Cet état des lieux a poussé ces formations à ouvrir leurs listes à des candidats étrangers au parti. Dans ce sens, le parti de Abdellah Djaballah s'est plaint d'ores et déjà «des restrictions de l'administration locale en matière de validation des formulaires, en plus de la lenteur dans l'installation des démembrements locaux de l'autorité électorale.