Venue à la chanson par pur accident, Souad a acquis aujourd'hui une notoriété internationale incontestable. C'est fraîche et pimpante que nous est apparue Souad Massi, qui revient après 7 ans d'absence, se produire sur la scène de son pays. La chanteuse auréolée tout récemment de deux prix (lauréate de l'album de musique du monde de l'année aux victoires de la musique 2006 et un autre prix de la chaîne BBC), reconnaît avoir eu beaucoup de chance à être propulsée en France mais tout en relativisant, souligne-t-elle: «Je ne pensais jamais quitter l'Algérie. J'ai suivi mon chemin» et de dire avec cette note de sérénité qui ne la quitte pas: «Quand on joue à guichets fermés, c'est cela réussite». En effet, c'est à la force d'enchaîner les concerts que Souad Massi s'est fait un nom. Loin des circuits de la chanson commerciale, c'est sa maison de disque, nous apprend-on, qui refuse que la chanteuse tourne des clips. Longtemps comparée à Tracy Chapman ou Joan Baez pour son enclin musical à la musque folk, Souad Massi a acquis aujourd'hui une réputation grâce à son genre de style unique, assimilé à de la world music. «Je n'ai rien inventé. A la base je fais du folk, je viens du classique. Aussi je suis ouverte à toutes les sonorités et rythmes. De là, j'en fais ma recette.» Très contente d'être parmi les siens, l'auteur de Raoui (le conteur) son premier album, évoquera les sujets qu'elle aborde dans ses chansons notamment, la situation de la femme, le quotidien, la nostalgie, ses souvenirs d'enfance dont la maison de son grand-père, perchée dans un petit village à Mechras en Kabylie, qui a fait l'objet d'une chanson figurant dans son dernier album, Mesk Elil, aussi le titre Ilham, nom de sa fille qui l'a accompagnée, alors qu'elle était enceinte tout au long de la construction de cet album... Aussi, elle évoquera les duos qu'elle fera, notamment Khalouni avec Rabah Khalfa, percussionniste et néanmoins «chanteur peu exploité», d'après elle, et les deux autres, interprétés respectivement avec Daby Touré dans Asli et Pascal Danae... Aujourd'hui maman, Souad Massi reconnaît que c'est encore difficile pour elle de gérer vie de famille et vie d'artiste: «Je peux interrompre la tournée pour elle.» Femme généreuse et artiste à part entière, Souad Massi soutient par ailleurs que sa force, elle la puise du public qui vient l'écouter, d'où son bonheur à le voir chaque soir. Parlant de ses débuts, elle dira être devenue chanteuse par pur hasard, car son rêve de petite fille n'était pas celui là. Etant issue d'une famille conservatrice, Souad «massisilia» voulait plutôt être un garçon pour goûter à plus de liberté. «Etudier était le seul moyen pour moi pour que l'on me respecte», indique-t-elle. Partir s'épanouir à l'étranger, reconnaît Souad, était le seul moyen pour s'affirmer car «en Algérie, dit-elle, l'artiste n'a pas de statut. Le pays manque de moyens. Il n'y a rien pour la musique. J'aimerais qu'on fasse quelque chose pour l'art et la culture en Algérie», fait-elle remarquer. Venue à la chanson par pur accident, Souad a acquis aujourd'hui une notoriété internationale incontestable. Avec sa voix douce, teintée de mélancolie, Souad vous bercera ce soir avec ses belles ballades et ces chansons plus au moins rock pour raviver la nostalgie de ses débuts, où elle se produisait aux côtés d'Atakor ou encore Triana d'Alger... Une belle soirée en perspective...