Réuni, hier, sous la présidence du chef de l'Etat, le Conseil des ministres a approuvé la proposition d'ouverture partielle des frontières terrestres et aériennes. Le président de la République a insisté sur le nécessaire respect des mesures sanitaires. Cette obligation explique la grande prudence dont fait montre l'Exécutif. Cela se traduira, informe le communiqué de la présidence de la République sanctionnant la réunion du Conseil des ministres, par un rythme «contrôlable» du trafic aérien. Ainsi, il a été indiqué de même source, qu'à compter du 1er juin prochain, seulement trois aéroports, d'Alger, d'Oran et de Constantine, recevront les flux de voyageurs, à raison de cinq vols quotidiens. Les personnes qui pourront atterrir dans les aérodromes algériens devront, bien entendu, respecter le protocole sanitaire, annoncé récemment par le ministre de la Santé et qui devra faire l'objet d'une publication dans un délai d'une semaine. C'est-à-dire quelques jours avant la reprise des vols de et vers l'Algérie. On retiendra que ledit protocole prévoit que le voyageur doive présenter un test PCR négatif datant de 36 heures, de réaliser un test antigénique sur place et, le cas échéant, s'imposer à ses frais, une période d'isolement d'une dizaine de jours, dans un hôtel dédié. Cette décision d'affecter quelque 15 vols à l'Est, au Centre et à l'Ouest du pays, allègera considérablement la pression sur les Algériens bloqués à l'étranger. Le rythme est on ne peut plus suffisant pour permettre aux citoyens de faire face à des situations d'urgence qui les obligeraient à faire le déplacement vers l'Algérie ou d'Algérie vers l'étranger. Outre l'aspect humain de cette décision, cette ouverture partielle permettra de jauger les capacités de l'Algérie à gérer une situation assez complexe, avec le risque permanent de voir une «fuite» d'un variant du coronavirus. Jusque-là protégés par des frontières quasi hermétiques, les Algériens mettent tous leurs espoirs dans l'efficacité du dispositif mis en place par les pouvoirs publics pour éviter toute contamination par une souche virulente de la Covid-19. Près d'un millier de personnes fouleront quotidiennement le sol national, ce qui donne la mesure du défi que devront relever les agents chargés de filtrer et contrôler les voyageurs. Il reste que la situation d'isolement sanitaire que vit l'Algérie ne saurait durer indéfiniment. D'où la nécessité de cette ouverture partielle qui, si elle réussit, peut entraîner d'autres décisions de renforcement du nombre de dessertes aériennes. Pour l'heure, on n'en est pas là. Les Algériens sont en attente des mesures sanitaires qui feront l'objet d'une publication sous peu, pour évaluer par eux-mêmes l'efficacité du dispositif que déploieront les pouvoirs publics pour maintenir la situation épidémiologique sous contrôle. Ce qui permettra au pays de demeurer dans le peloton de tête des pays les plus sûrs en matière de gestion de la Covid-19. Enfin, la perspective d'ouverture des frontières aériennes est une véritable bouffée d'oxygène pour Air Algérie, dont les pertes, depuis mars 2020, se situent à plus de 450 millions de dollars. Sur les 5 mois de 2021, la compagnie aérienne nationale déplore quelque 150 millions de dollars de déficit.