Le débat s'est orienté principalement sur la presse écrite qui façonne l'opinion publique. Le FLN a organisé un débat sur le code de l'information, hier, au CIP à la Safex. A l'occasion de la Journée internationale de liberté de la presse, les journalistes ont été servis. Des conférenciers se sont succédé à la barre pour dresser un tableau peu reluisant de la presse nationale. Certaines vérités ont été énoncées. «Nous militons pour dire la vérité même si elle est parfois dure à entendre». La phrase est de Haïchour, l'ancien ministre de l'Information et actuel ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. «Mais nous sommes avec le journaliste qui respecte l'éthique et la déontologie», se rattrape-t-il. La méthodologie est la base de toute chose, selon Houria Maâtouk. Elle considère que «ce groupe puissant est en même temps très fragile». C'est vrai, on aime relever les défis, on aime faire preuve de culot, poursuit-elle, mais «l'équation entre la liberté et l'information n'est pas équilibrée». Lorsqu'on perd cet équilibre, on tente de pallier par la création. A vrai dire, le travail du journaliste est un travail de création, suggère-t-elle, avant de conclure par un constat sur la mauvaise qualité des écrits. «Cela est dû à l'encadrement», souligne-t-elle. Une journaliste intervient pour l'inviter à visiter la rédaction pour mieux apprécier le travail de journaliste, avant de tirer des conclusions hâtives. Ahmed Hamdi a essayé, de son côté, de rappeler le cheminement législatif des lois relatives à l'information depuis 1962, en relevant que l'aspect répressif avait dominé dans les textes qui datent d'un autre temps. Ahcène Djabellah a donné des chiffres officiels. Les 46 titres réunis tirent à deux millions d'exemplaires, ce qui équivaut à 8 livres de 300 pages tirés à 3000 exemplaires jour. L'allusion est faite au directeur de la Bibliothèque nationale qui parle, dans son petit coin, d'«absence de service public dans la presse privée». Selon Djabellah, l'Algérie vient en troisième position après l'Egypte et l'Afrique du Sud sur le plan de la quantité. Néanmoins, sur le plan qualitatif, la presse au Maroc ainsi que dans d'autres pays subsahariens est mieux faite. Cet intervenant conclut en disant qu'il y a un ministre du secteur qui s'appelle J... en réponse aux interrogations sur le rôle du ministre de tutelle. Boumaiza fait un lapsus révélateur entre fonction (mihna) et difficulté (mihana) en relevant que la publicité n'est pas visible sur les états des journalistes. Ce dernier considère que l'absence de syndicat représentatif de la corporation est à l'origine de cette situation. Les journalistes n'ont pas mis leur langue dans leur poche. Ils ont pris la parole pour proposer un statut de journaliste, une loi sur la publicité, une charte sur l'éthique et l'information, une nouvelle loi sur l'information, une journée nationale pour l'information, etc. Mais le débat sur le code de l'information n'a pas eu lieu comme attendu. Il était plutôt question de discussion sur la presse d'une manière générale. La rencontre a été sanctionnée par un communiqué final saluant la grâce du président de la République aux journalistes condamnés à la prison pour délits de diffamation. Voilà qui renvoie le débat à la case départ. Le FLN promet d'élargir le débat sur la ou les lois relatives à l'information dans les prochains jours. L'audiovisuel a été occulté dans le débat d'hier. Une étudiante en information s'est interrogée sur le pourquoi de trois chaînes qui reproduisent le même programme. Elle a eu droit à un applaudissement thérapeutique.