Après le Dimajazz festival la semaine dernière, à Constantine, ces quatre joyeux lurons français de musiciens se produiront ce soir à Alger... Du jazz! Enfin, cela fait longtemps qu'on n'a pas eu droit à du jazz et du vrai, à Alger. Connu pour leur façon de construire puis de déconstruire les rythmes en les bouleversant, le groupe Thôt se produira ce samedi 6 mai à 19h00, à la salle Ibn Zeydoun, de l'Office Riadh El-Feth. Le quartette du saxophoniste alto Stéphane Payen, avec Gilles Coronado (guitare), Hubert Dupont (basse) et Christophe Lavergne (batterie) développe un style nettement inspiré de Steve Coleman, une sorte de M-Base à la française où s´entremêlent recherche exigeante de sons et sens du groove. «La fascination que suscite l´écoute de Thôt tient à cela: au renouvellement permanent des formules initialement énoncées par des moyens qui sollicitent sans cesse l´attention, sans pourtant vraiment dérouter ni décontenancer. La notion d´avant-garde reprend ici son véritable sens: les formules magiques de Thôt ouvrent la voie aux auditeurs afin de les mener à l´étape en sécurité tout en les gardant alertes sur la route.» écrit Denis-Constant Martin dans Politis (09/2002). Ecrit et basé sur l'improvisation, le jazz de Thot «brise la mélodie pour devenir le moteur du vertige». Une force intelligente émane ainsi de ce groupe originaire du collectif Hask. On se souvient de lui, il y a 3 ans lors de son passage au Majazz festival à Constantine où il avait régalé et surpris le public par son dynamisme et sa fraîcheur sur scène. Cette année encore, le groupe Thot est revenu la semaine dernière à la ville des Ponts afin de prendre part à l'hommage de Aziz Djemam, batteur du groupe Sinouj, et directeur artistique du désormais Dimajazz festival. Un artiste parti trop tôt, hélas, pour lequel des musiciens qui l'ont connu ont immédiatement répondu présent afin d'honorer sa mémoire. Un festival où il faut compter désormais sans la présence et la force de cet artiste qui était un vrai moteur pour ce festival. Cependant, ses collaborateurs ont su dernièrement relever le défi par le succès engendré par cet évènement qui est devenu incontournable à Constantine. Alors si le Dimajazz est encore vivant, c'est aussi une manière de perpétuer l'oeuvre de Aziz. C'est pour cela qu'il est du devoir des organisateurs de le maintenir dans le sérieux et la qualité artistique que doivent impliquer un tel événement. Un fleuron printanier que les Constantinois ont pris l'habitude de noter sur leur agenda annuel. Ce n'est donc pas pour rien que le groupe Thôt est revenu cette année et on en espère d'autres encore, pas seulement à Constantine mais aussi dans le reste des villes du pays. En attendant, Thôt c'est ce soir à Ibn Zeydoun et des souvenirs que l'on partagera de nouveau avec ces musiciens. Une occasion d'aller apprécier leurs nouvelles compositions et voir ce que sont devenus ces quatre joyeux lurons français...