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La valse-hésitation
ALGERIE-FRANCE
Publié dans L'Expression le 10 - 05 - 2006

Dans un message lu à Guelma par le ministre des moudjahidine, lors de la commémoration des massacres du 8 mai 1945 perpétrés par l'armée et les supplétifs coloniaux français contre la population algérienne, le président Bouteflika a posé comme préalable à la signature du traité d'amitié des excuses officielles de la France pour toutes les exactions de la colonisation. En réclamant des «excuses publiques et solennelles pour le crime de colonialisme commis contre notre peuple», et en indiquant que ces excuses «sont un droit élémentaire de l'Etat- Nation algérien», il confirme pleinement la clarté du message qui n'a cessé d'être délivré à l'adresse des dirigeants français.
Cette fois, le discours est encore plus explicite puisque le président Abdelaziz Bouteflika récuse, au nom des Algériens, la tentative de les faire «succomber aux sirènes d'une amitié cannibale». «Au lieu de cette attitude franche qui, seule, peut fonder une rupture avec un passé obsolète et ouvrir la voie à une amitié qui engagerait nos Etats et nos peuples, on assiste à une série de valses-hésitations, de oui-mais ponctués de l'indéfinissable et évanescent devoir de mémoire, d'articles de loi votés puis déclassés», a déploré le président de la République à l'adresse de ceux qui contestent aux Algériens le droit d'écrire l'histoire comme ils l'ont vécue.
Au cours de son passage à l'hôpital du Val de Grâce pour un contrôle, le président Bouteflika a entendu les propos du ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, qui est revenu à la charge sur le thème des bienfaits de la colonisation, l'appelant à «ne pas galvauder» le terme «génocide».
La France est, bien sûr, divisée sur la question, que ce soit au niveau officiel ou de l'opinion publique. L'oppression «si longue, si brutale, si multiforme, si génocidaire» du peuple algérien est diversement interprétée. Les ennemis du rapprochement entre les deux peuples font davantage de bruit que les partisans de leur réconciliation et de leur amitié sincère. A l'heure actuelle, il n'y a pas, malgré les apparences, de «crise» entre Alger et Paris. C'est également un fait que, pour passer à un stade supérieur de la coopération, et réaliser ce partenariat d'exception souhaité des deux côtés de la Méditerranée, «il reste encore beaucoup à faire» pour répondre «aux voeux partagés d'aller encore plus loin ensemble».
En réaction au message de Guelma, la France officielle présente un profil plutôt amène, si l'on en juge par la déclaration du porte-parole adjoint du Quai d'Orsay: «Nous comprenons, dans les propos qui ont été tenus, qu'il y a une volonté commune d'aller de l'avant et de renforcer nos relations bilatérales». C'est là un commentaire diplomatique. Mais il est, malgré tout, édifiant. Le gouvernement français, empêtré dans des crises internes multiples, a des urgences à affronter. Les enjeux de la présidentielle de 2007, le bilan mitigé de deux mandatures chiraquiennes et la montée, inquiétante, de la xénophobie sont des dossiers qui mobilisent l'attention des dirigeants français, d'autant plus que l'affaire Clearstream peut revêtir un impact fatal pour Dominique de Villepin. L'essor de l'extrême-droite qui a considérablement gagné en influence dans l'opinion et dans l'électorat de l'Hexagone, pèse de tout son poids sur les dirigeants de la droite, radicalisant leurs positions interne et internationale.
Tous ces éléments font que la perspective de la signature d'un traité d'amitié entre les deux pays est de moins en moins probante, même si, des deux côtés, d'aucuns souhaitent que les choses avancent dans le sens d'une meilleure compréhension, de davantage de disponibilité et de concertation, bref d'une réelle et ferme volonté de clarifier le passé, tel qu'il est et non pas tel qu'on souhaite qu'il soit, afin de mieux préparer l'avenir.
L'enjeu du partenariat d'exception revêt une telle importance, au regard des milieux favorables à la réconciliation entre les deux peuples, et à leur pleine et entière coopération, qu'il semble prématuré d'affirmer que le traité d'amitié est «enterré». Tout au plus, est-il reporté aux calendes...franco-algériennes.


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