Notre correspondant de Bouira, Merzouk Abdenour, n'est plus. Il nous a quittés, hier, matin à l'hôpital de Bouira, des suites d'un cancer qu'il soignait depuis plusieurs mois. Durant tout le temps de sa lutte contre la maladie, Merzouk n'avait jamais lâché la moindre once de vie qu'il avait en lui. Quand on l'avait au téléphone pour s'enquérir de son état de santé, il ne disait jamais que c'en était fini de la vie. Il s'accrochait avec l'énergie du battant qu'il a toujours été. De sa petite voix affaiblie par la chimiothérapie, sortaient des expressions d'un grand courage. Son dernier combat, sa dernière bataille s'est terminée donc. Il l'aura mené avec la dignité qu'on lui a toujours connue à L'Expression. Durant les 20 ans d'existence de notre titre, Merzouk a été notre voix, nos yeux et nos oreilles à Bouira. Il rendait compte de ce qu'il s'y passait avec objectivité. Lorsqu'il fallait dénoncer des situations, il n'hésitait pas. Il arrivait souvent que ses papiers redressent des torts infligés à des citoyens. Merzouk était le correspondant de presse par excellence. Très proche des préoccupations des citoyens et toujours prêt à les défendre face à l'aveuglement de l'administration, il n'était pas moins un observateur attentif de l'évolution de la société. Ses écrits sur le secteur de l'Education nationale témoignent d'une expertise précieuse qu'il a partagée avec nos lecteurs. Enseignant de son état, Merzouk a su tirer pas mal de conclusions sur les défaillances du secteur et son apport au débat autour de l'Education nationale est incontestable. Mais il serait injuste de résumer les 20 ans d'expérience dans la presse à sa seule casquette d'enseignant. Merzouk a su disséquer, à travers de longs papiers très documentés, tous les secteurs d'activité à l'échelle de la wilaya de Bouira. Les ressources en eau, la santé, les travaux publics, l'administration locale...Ses interventions sur les colonnes de notre journal étaient autant de diagnostics sans connivence aucune avec qui que ce soit. C'était sa manière de montrer son patriotisme. Et patriote, Merzouk l'était, jusqu'au bout des ongles. Il avait un profond attachement à la mère patrie. Dans nos discussions sur la situation dans la région de Bouira, mais aussi à l'échelle de tout le pays, on sentait clairement sa détermination à chasser les démons qui tournent autour du pays. Outré de constater les manipulations des jeunes autour de lui et de ce qu'il en lit dans la presse et les réseaux sociaux, Merzouk a démontré son patriotisme, au risque de se voir désigner du doigt par certains cercles haineux. En politique, il n'avait pas le verbe hésitant. Il a couvert pour L'Expression toutes les élections, à l'exception des dernières législatives, pour cause de maladie. Ses collègues de Bouira lui reconnaissent son objectivité et son sens patriotique. Oui, notre correspondant de Bouira n'était pas qu'un correspondant, c'était un grand ami, un professionnel hors pair, un intellectuel accompli et un éternel amoureux de l'Algérie. Merzouk est parti, mais son souvenir demeurera entier dans nos coeurs et ses écrits continueront à témoigner de son attachement à sa ville, à sa wilaya et par-dessus tout, à son pays.