La création d'un pôle pénal de lutte contre la cybercriminalité devient une nécessité impérieuse pour le cadre institutionnel juridique national. À la traîne en matière de conformité avec les développements accélérés et excessifs de la révolution numérique, l'Algérie a longtemps occulté ce volet important de la lutte contre la criminalité nationale et transnationale. Cela, sans compter les risques encourus de la cyberguerre et la cybersécurité nationale sur la stabilité et la sécurité nationales. Les récents développements houleux, notamment avec la fracassante affaire des écoutes téléphoniques Pegasus, et les malheureux événements de Larbaâ Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou, ont remis au goût du jour l'importance d'actualiser l'arsenal juridique et la mise en conformité des institutions nationales de la justice. C'est dans cet esprit, que le ministre de la Justice, garde des Sceaux a présenté, lors du Conseil du gouvernement, un avant-projet d'ordonnance modifiant et complétant l'ordonnance n°66-155 du 8 juin 1966 portant Code de procédure pénale. Selon le communiqué du gouvernement, «cet amendement vise à instituer un pôle pénal spécialisé pour les infractions liées aux technologies de l'information et de la communication. C'est un pôle à compétence nationale chargé des infractions et crimes, relatifs à la diffusion et à la propagation d'informations mensongères de nature à porter atteinte à la sécurité publique et à la stabilité de la société», note-t-on encore. Cette importante mesure qui vise à renforcer l'arsenal juridique et institutionnel investi dans la lutte contre la cyber-sécurité, intervient à la suite des instructions du président Tebboune, qui a ordonné «l'élaboration de textes juridiques pour la mise en place d'un pôle pénal chargé de la lutte contre la cybercriminalité, selon ce qui a été décidé lors de la réunion du Haut Conseil de sécurité», annonçait, il y a quelques jours, un communiqué de la présidence de la République. Faut-il le signaler, la lutte contre la cybercriminalité et la maîtrise de la cybersécurité constituent un enjeu juridique et sécuritaire majeur. Le développement des nouvelles technologies et la révolution numérique accélérée ont induit des changements radicaux dans la croissance et la prolifération de la criminalité nationale et transnationale, constituant à la fois des défis et des dangers réels quant à la stabilité sociale et la Sécurité nationale.