Fondatrice du Paon Galerie, Amal Mihoub se dit être toujours en quête de nouvelles tendances au coeur de l'actualité de l'art en tant que patrimoine, l'artisanat et la mode. Diplômée de l'université Vincennes Saint- Denis Paris 8 en arts plastiques, c'est une passionnée en histoire de l'art et son dernier mouvement, l'art postal. Sa galerie s'appelle Le Paon car dit -elle: «C'est l'apologue de plusieurs croyances, mythologie, l'Occident, Moyen âge, califat fatimide, c'est une source d'inspiration inépuisable.». Côté actu, Amal Mihoub vient d'annoncer sur ses réseaux: «Je suis très honorée de faire partie de l'équipe International Contemporary Art Aegean, étant chef de projet international et galeriste, mais surtout fière de présenter notre pays à l'international pour promouvoir l'art contemporain algérien». De quoi s'agit-il exactement? Réponse ici dans cette interview! Femme dynamique et passionnée d'art, elle se dévoile, par ailleurs, un peu et plus ici et nous parle de son métier qui n'est pas toujours facile... L'Expression: Vous êtes responsable de la galerie Le Paon. Pourriez-vous tout d'abord nous la présenter? Amal Mihoub: Sa création, remonte à novembre 2018 par moi-même, Amal Mihoub. Le Paon Galerie oeuvre depuis ses débuts à la mise en valeur de l'art contemporain algérien, des artistes confirmés ainsi que des talents émergents. L'art est une oeuvre destinée à toucher les sens et les émotions du public et à donner la possibilité de créer, de renouveler et de partager nos valeurs aux nouvelles générations de manière ludique de l'art contemporain. Vous venez d'intégrer l'équipe International Contemporary Art Aegean étant chef de projet et galeriste. Qu'est- ce que l'International Contemporary Art Aegean? Il s'agit d'une foire d'art contemporain international qui se tiendra pendant plusieurs jours, soit du 24 au 29 juin 2022 au Centre des expositions d'Izmir, Turquie. Cette exposition artistique et commerciale est le lieu de rencontre internationale entre galeristes, collectionneurs, conservateurs, directeurs de musées et personnalités du monde de l'art contemporain international. Le curateur de cette manifestation est Khaled Al Raz, qui est en même temps co-fondateur de cette entreprise culturelle. Vous avez été élue chef de projet international. Comment cela est arrivé? Après plusieurs entretiens j'ai été recrutée comme chef de projet international pour le compte de l'Algérie par la société d'événement artistique Contemporary Art Aegean. Mon travail consiste à tenir au courant les artistes algériens et galeries des évènements internationaux de cette institution. Pour ceux qui veulent participer, ils peuvent postuler et aussi communiquer sur l'événement etc. Comptez-vous participer à votre galerie et peut-on connaître les artistes que vous comptez dans ce cas représenter? La galerie Le Paon sera présente bien sûr pour la promotion des artistes de la galerie et peut-être avoir d'autres opportunités. Apprendre des autres aussi c'est important, c'est comme ça qu'on avance avec les challenges, les expériences extérieures, même si je suis diplômée en histoire de l'art, mais pour moi, le vrai apprentissage c'est sur le terrain. Promouvoir l'art algérien et notre patrimoine, c'est avec ce genre de manifestation qu'on peut créer une économie culturelle et un marché de l'art dans le futur Inch Allah. Et pour les artistes qui vont participer, je n'ai pas encore arrêté la liste finale, je préfère la garder pour l'instant pour moi. Pourriez-vous nous parler de votre métier de galeriste en Algérie et comment vous en êtes arrivée là? Pour être galeriste, il faut forcément aimer l'art et j'aime forcément l'art. Je suis diplômée de l'université Vincennes Saint- Denis à Paris 8, en arts plastiques (option histoire de l'art) et j'ai un certificat de galeriste. Ce qui m'a aussi aidée, c'est mon double cursus. Il faut savoir aussi que j'ai un diplôme en marketing et master communication événementiel, en option relations publiques, donc j'aime l'événementiel, j'aime le dynamisme d'une galerie, il n'y a pas de routine. Choisir des artistes, faire le press-book des artistes, le catalogue, organiser des expositions, reconnaître et pouvoir authentifier des tableaux, conseiller les clients pour leurs choix, car il ne faut jamais acheter une oeuvre si ce n'est pas un besoin plus fort que vous, ensuite peu importe le nom de l'artiste ou le prix qu'elle coûte parce que vous allez devoir vivre avec, la voir tous les jours, alors vous avez intérêt à l'aimer et vraiment l'apprécier. C'est tout ça qui m'intéresse dans ce métier.... Enfin, quelle a été votre situation cette année dans le contexte de la crise sanitaire? Et parvenez-vous à vous en sortir? Même si les temps sont difficiles actuellement, l'art a connu ses plus belles années il y a vingt ans en Algérie. Avec la situation actuelle, les gens sont davantage prudents. Avant, on avait un coup de coeur et on achetait tout de suite. Maintenant, on réfléchit à deux fois avant d'investir. Et avec la Covid qui a touché tout les secteurs, mais beaucoup plus le culturel qui est à la base, très peu fréquenté, c'est encore plus difficile, mais je reste toujours positive car quand je fais mon bilan des deux dernières années, j'ai pu avancer dans d'autres directions. Par exemple, j'ai été curatrice pour la rentrée culturelle du ministère de la Culture et des Arts pour le Salon d'art «souffle d'art», conférencière pour le forum de l'économie culturelle, j'ai enseigné aussi l'histoire de l'art pour les BTS en tourisme. Posséder une galerie ce n'est pas une entreprise commerciale où on attend un retour sur investissement tout de suite, on peut perdre beaucoup comme on peut gagner très peu, mais le plus important, c'est qu'on gagne énormément côté humain, en relations...L'art c'est beau. Il faut vraiment aimer et être fou pour faire ce métier. Nous vivons et promouvons avec l'art.