La nomination d'un nouveau représentant spécial pour le Sahara occidental occupé n'aura pas d'impact sur le processus du règlement du conflit dans ce territoire non autonome car «la clé de la résolution définitive est aux mains du Conseil de sécurité de l'ONU», a indiqué le représentant du Front Polisario en Europe et auprès de l'Union européenne, Oubi Bouchraya Bachir. Si la nomination du Russe, Alexandre Ivanko, est une bonne nouvelle pour la gestion des affaires techniques internes de la Minurso, elle ne l'est pas pour autant pour la résolution du conflit au Sahara occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré Oubi Bouchraya à Sputnik. Selon le diplomate sahraoui, il s'agit d'un poste technique et non pas politique comme c'est le cas de celui de l'envoyé spécial qui a «le pouvoir et les prérogatives» de mettre en oeuvre «des solutions au conflit et de mener des négociations entre les deux parties au conflit, (Front Polisario/Maroc), fédérant l'appui international nécessaire à l'avancement des négociations. Oubi Bouchraya a accusé le Maroc de retarder la nomination d'un nouvel envoyé personnel depuis la démission de Horst Kohler en mai 2019, «dans le but de maintenir le statu quo au Sahara occidental qui dure depuis plus de 30 ans». Pour lui, «Ivanko arrive à la tête de la Minurso au moment où cette mission onusienne a perdu toute crédibilité quant à l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui» en raison du laxisme du Conseil de sécurité qui pourtant détient la «clé de la résolution définitive du conflit au Sahara occidental». Il affirme que le Conseil de sécurité doit faire valoir le droit international. Le Conseil de sécurité «doit imposer au Maroc le respect de la résolution relative à l'organisation du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui», réaffirme l'ambassadeur sahraoui. «Tenter de nier le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance (...) provoquera la guerre et l'instabilité dans une région stratégique très sensible pour la paix et la sécurité mondiales», avertit Oubi Bouchraya, rappelant que l'ONU, l'Union africaine et la Cour internationale de Justice ne reconnaissent pas la prétendue souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental. Par ailleurs, le gouvernement britannique a invité, jeudi, les ressortissants du Royaume-Uni à éviter de se rendre au Sahara occidental en raison des risques liés au coronavirus (Covid-19), dans un avis publié sur son site et dans lequel il a affiché une carte géographique où le territoire sahraoui apparaît séparé de celui du Maroc. «Le ministère des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement international, déconseille tout voyage sauf essentiel dans l'ensemble du Sahara occidental sur la base de l'évaluation actuelle des risques liés à la Covid-19», peut-on lire dans le message illustré par une carte des pays de l'Afrique du Nord où le Sahara occidental apparaît distinct et séparé du Maroc. De plus et pour des raisons de sécurité, le département des AE déconseille tout déplacement vers les zones du Sahara occidental à moins de 30 km au nord-ouest du mur de sable et les zones du Sahara occidental au sud-est du mur, ajoute-t-on. Le message du gouvernement britannique constitue une «réponse dure» à une campagne de propagande menée par le Maroc récemment concernant «une reconnaissance imminente par Londres de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et son intention d'ouvrir un consulat dans les territoires sahraouis occupés». Au plan militaire, l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS) a mené de nouvelles attaques contre les retranchements des soldats de l'occupant marocain dans les secteurs de Farsia, Amgala et Mahbes, a indiqué vendredi un communiqué du ministère sahraoui de la Défense. Selon le communiqué militaire n° 296 rapporté par l'Agence de presse sahraouie (SPS), des détachements avancés de l'APLS ont intensifié leurs bombardements sur les positions de l'armée d'occupation marocaine dans les régions de Oudi Tmet et Amegay Chrif (Amgala). D'autres détachements ont concentré leurs attaques sur les positions des soldats de l'occupation dans les régions de Fedra El Bir, Oudi Bechrarek (Farsia)», a ajouté la même source. Les bombardements de l'APLS ont ciblé en outre les régions de Amhibes Tedrib Oulaarane, El Aaria et Laakad (Mahbes). Les attaques de l'armée sahraouie se poursuivent contre les forces d'occupation qui subissent de lourdes pertes humaines et matérielles le long du mur de la honte, a conclu le communiqué.